Jeudi soir, François Hollande a promis que "les choses allaient bouger" lors de ce Conseil, où la France compte notamment demander "un plan européen de stockage" pour désengorger le marché de la surproduction de lait et de porc.
Le président de la FNSEA, Xavier Beulin, a appelé sur France Info les ministres européens à se pencher sur trois sujets: la levée de l'embargo russe, l'étiquetage sur l'origine des produits et les prix d'intervention.
Pendant ce temps, à Vannes, des agriculteurs, au nombre de 300 selon Franck Guéhennec, président de la FDSEA du Morbihan, et soutenus par des ostréiculteurs et un collectif anti-taxes, a encerclé la ville.
Ils sont arrivés dès 06h00 en opérations escargot et en fin de matinée ils tenaient six barrages bloquants ou filtrants à des ronds-points, mais l'accès à la ville, où le préfet avait interdit la circulation des véhicules agricoles, restait cependant possible, a constaté un correspondant de l'AFP.
En milieu d'après-midi, les manifestants ont quitté la périphérie de la ville pour se rendre en cortège sur la RN 165 (Nantes - Brest) qu'ils ont coupée dans les deux sens à l'ouest de Vannes. L'axe a été rouvert peu avant 17H00, selon la préfecture du Morbihan.
A Caen, une quarantaine d'éleveurs ont perturbé pendant plusieurs heures la circulation sur le périphérique et sur la RN13, entraînant près de 6 km de bouchons en tout sur ces deux axes, selon le centre d'information régional d'information et de coordination routières.
Les manifestants, qui ont à plusieurs reprises fait face aux CRS, ont démonté des glissières de sécurité et déversé plusieurs bennes de déchets et enflammé des pneus, a constaté un photographe de l'AFP. Le retour à la normale était en cours vers 17h00.
A Yzeure (Allier), c'est une plateforme logistique de la SCA Centre (groupe E.Leclerc) qui a été bloquée par une centaine de manifestants, avec une cinquantaine de tracteurs et de remorques. Ils se disaient prêts à "tenir jusqu'à jeudi", selon Mickaël Randouin, des Jeunes Agriculteurs (JA).
Dans l'Ain, les plateformes logistiques de Saint-Vulbas (Carrefour), Saint-Just (Système U) et des Echets (Intermarché) sont bloquées depuis dimanche.
A Auch, 100 à 150 agriculteurs avec sept engins ont encerclé la Direction départementale des territoires pour protester contre les lourdeurs de la PAC et les contraintes administratives.
"Il y a beaucoup de colère et de désespérance", a commenté M. Beulin, estimant que "la balle est dans le camp des pouvoirs publics, à la fois communautaires et nationaux", mais aussi dans celui des "partenaires de la filière", dont la grande distribution.
François Hollande a annoncé le 11 février une nouvelle baisse des cotisations sociales "pour l'ensemble des agriculteurs". Insuffisant pour le parti Les Républicains qui a appelé lundi le gouvernement à "déclarer l'état d'urgence agricole", en adoptant "cinq mesures immédiates", dont une baisse des charges, un moratoire sur les normes, la suppression du compte pénibilité ou la fin de l'embargo russe.
De son côté, le vice-président du Front national Florian Philippot a dénoncé les "illusions" de la FNSEA et du gouvernement au sujet de la crise agricole, leur reprochant de s'en remettre à l'Union européenne "aux origines même de la crise".
Quelle que soit l'issue du Conseil européen, les agriculteurs de l'Ouest ont déjà prévu de poursuivre leur mobilisation. La FNSEA et les JA des quatre départements bretons appellent à une grande manifestation régionale mercredi à Rennes. Ils demandent aux agriculteurs bretons de "converger en tracteurs et en voitures" vers la rocade de la ville pour "en prendre possession" à partir de 11H00.
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