Jean-Pierre Levaray, c'est 42 ans de vie ouvrière. 42 ans passées dans l'usine chimique La Grande Paroisse, classée Seveso et située à Grand-Quevilly. Près d'un demi-siècle qui aurait pu tomber dans l'oubli. Oui, mais voilà, Jean-Pierre Levaray est l'un des rares héritiers de la littérature prolétarienne. L'ouvrier, à la plume acérée, écrit depuis 15 ans et la publication de Putain d'usine en 2001. "Depuis, j'ai publié une quinzaine de bouquins."
L'usine est à chaque fois au cœur de ses livres. Mais c'en est bientôt terminé : l'ex militant CGT a pris sa retraite fin 2015 et a publié le 21 janvier Je vous écris de l'usine, recueil de ses chroniques parues pendant 10 ans dans le mensuel CQFD. "J'y raconte ce qui se passe dans la boîte, les accidents, les grèves, les copains qui font les andouilles... Mais je parle aussi de mes rencontres avec les prolos de toute la France."
Chercheur de trésors
Jean-Pierre Levaray a également vu l'industrie évoluer: "Nous sommes de moins en moins mais nous produisons plus. En 40 ans, nous sommes passés de 2 000 à 370." Mais les aventures humaines demeurent encore. Dans une chronique, l'auteur raconte comment il a découvert des armoires abandonnées. À l'intérieur, il y retrouve des fragments de vies ouvrières : des crèmes de peau, des posters osés, des agendas vides, des jeux de cartes... "J'ai joué à l'archéologue", s'amuse t-il. Un chercheur de trésors dont Je vous écris de l'usine constitue une mine inépuisable.
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