Des mois, même, qu'ils ne pensent qu'à ça... Depuis le tirage au sort du 14 décembre, les Parisiens sont entièrement tendus vers leur marche dans la compétition reine, qui est aussi leur objectif numéro 1, avec le dernier carré dans le viseur.
D'autant plus que cette belle, après les confrontations en 2014 (1-3, 2-0 pour Chelsea en quarts) et 2015 (1-1, 2-2 a.p. pour Paris en huitièmes), semblait dessiner le PSG comme favori, équipe invincible en France quand Chelsea limogeait José Mourinho et végétait en seconde partie de tableau en Angleterre.
Mais aujourd'hui Paris est dans la tourmente après la mise à pied dimanche de Serge Aurier pour ses propos tenus samedi soir sur l'application Periscope, traitant notamment son entraîneur de "fiotte" et moquant certains de ses coéquipiers, dont les stars Zlatan Ibrahimovic et Angel Di Maria.
C'est l'esprit, la cohésion du groupe qui sont mis à l'épreuve. Comment vont réagir les victimes des sarcasmes d'Aurier?
"Je ne laisserai personne mettre en difficulté le club et nous détourner de nos objectifs, à commencer par notre rendez-vous contre Chelsea, très attendu par notre public", a prévenu le président Nasser Al-Khelaïfi, dans le communiqué sanctionnant l'Ivoirien de 23 ans.
"Toutes les énergies du club, celles des joueurs comme celles de l'entraîneur et de son staff, sont désormais concentrées sur cette échéance capitale et prioritaire pour nous et pour tous nos fans", a-t-il insisté.
- Quel remplaçant ? -
Pour Laurent Blanc, il y a désormais plus prosaïquement un arrière droit titulaire qu'il faut remplacer. L'entraîneur devra trancher entre Gregory van der Wiel et Marquinhos. Le Néerlandais est un latéral de métier, dont l'entraîneur a spontanément loué la combativité samedi après une indisponibilité due à une appendicite, et qui offre aussi un profil offensif et une qualité de centre qui pourrait peser en cas de large possession.
Le Brésilien en revanche est un arrière central de formation peu prédisposé aux débordements, mais il offre d'un autre côté sans doute plus de garanties purement défensives, surtout face à un client comme Eden Hazard, décevant cette saison mais potentiellement dangereux.
Dire qu'avant cette polémique tout allait si bien. Depuis la mi-décembre et leur deuxième place de groupe derrière le Real Madrid, les Parisiens se sont minutieusement préparés, aussi sérieux dans les résultats (13 victoires et un nul, un 0-0 contre Lille samedi) que méticuleux dans la distribution du temps de jeu au fil d'une rotation presque scientifiquement dosée.
Il y avait certes déjà des grains de sable dans cet ordonnancement soigneux, comme le malaise suscité par Edinson Cavani, en manque total de confiance et de réussite et supplanté par Lucas dans la hiérarchie en attaque, ou les pépins physiques qui empêchent un membre du onze-type, Marco Verratti, d'être titularisé.
- Chelsea dans le flou -
C'est du moins ce qu'a lancé Blanc samedi soir, estimant qu'il y avait "trop de risques" de faire débuter en C1 un joueur revenant à peine de blessure. A moins d'un bluff, Adrien Rabiot devrait le remplacer comme relayeur droit, lui qui, au culot, s'est déjà illustré lors des précédentes indisponibilités de l'Italien, notamment au bout d'un quart d'heure sur le terrain du Real.
Blanc peut aussi décider de faire descendre Di Maria d'un cran, et ainsi aligner et Lucas et Cavani autour de "Zlatan" en attaque.
Mais si Paris est en plein malaise, cela ne va guère mieux à Chelsea, pour d'autres raisons: le capitaine John Terry est sorti sur blessure ce week-end, quelques jours après celle d'un autre défenseur central, Kurt Zouma. Guus Hiddink, après avoir relancé Gary Cahill, pourrait lui adjoindre Branislav Ivanovic dans l'axe, Cesar Azpilicueta repassant à droite et Baba Rahman occupant le flanc gauche.
Depuis l'arrivée de l'entraîneur néerlandais à Londres, les Blues ne perdent plus, sans beaucoup gagner non plus (six victoires, six nuls), mais ils restent sur un carton samedi contre Newcastle (5-1).
Le PSG reste aussi sur un carton, mais hors-terrain et médiatique. Mardi, le foot reprendra ses droits.
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