L'audience de Platini sera suivie mardi par celle de Joseph Blatter, président de la Fifa démissionnaire, frappé de la même sanction.
L'ancien capitaine de l'équipe de France a parcouru à pied les 100 derniers mètres avant le siège de la Fifa, glissant quelques mots à la dizaine de journalistes présents. "Si j'avais quelque chose à me reprocher, je serais en Sibérie à me cacher de honte. Je suis très bien, il y a pire dans la vie", a notamment déclaré l'ancien joueur vedette de la Juventus.
Platini ne s'était pas présenté en première instance, car il estimait le procès déjà joué d'avance, comme il l'a redit lundi: "Ils (les porte-parole de la chambre d'instruction) disaient déjà tout (sur une peine à venir) dans les journaux, ce n'était pas la peine de venir."
"Là c'est la commission de recours, on va voir ce qui va se passer, et ce n'est peut-être pas fini", a poursuivi le champion d'Europe 1984, qui, s'il n'obtient pas gain de cause, pourra encore se tourner vers le Tribunal arbitral du sport (TAS) de Lausanne, plus haute juridiction sportive.
- 'Je n'ai rien fait' -
"Là, je vais affronter les gens les yeux dans les yeux, je n'ai rien fait et je n'ai peur de rien, j'ai 60 ans et je n'ai jamais reçu un carton rouge sur le terrain", a encore glissé l'ancien meneur de jeu.
Et de conclure: "Est-ce que c'est Blatter qui m'a mis dans cette situation? Pas du tout, car il est dans le même cas que moi, mais quelqu'un a appuyé sur le bouton et j'essayerai de savoir qui c'est."
Mis hors jeu du monde du football pour huit ans, Platini et Blatter sont engagés dans un parcours juridique et procédural au long cours après cette sanction qui leur a été infligée le 21 décembre.
Les deux hommes, jusqu'ici les personnages les plus puissants de la planète football, sont tombés en raison du paiement controversé de 1,8 million d'euros de Blatter à Platini en 2011 pour un travail de conseiller achevé en 2002 sans contrat écrit.
Selon eux, ce versement constituait le solde de la rémunération de cette mission réalisée par l'ex-triple Ballon d'Or auprès du président de la Fifa entre 1999 et 2002.
Les magistrats de la Fifa, eux, les ont jugés coupables "d'abus de position", de "conflit d'intérêts" et de "gestion déloyale", écartant toutefois la charge de "corruption".
- Appel de l'instruction -
La chambre d'instruction de la Fifa, qui avait requis leur radiation à vie, a d'ailleurs fait appel de son côté de leur suspension de huit ans, qu'elle juge insuffisante.
Cette suspension a été lourde de conséquences pour Platini: il a abandonné la course à la succession de Blatter, faute de temps pour épuiser tous les appels possibles avant le scrutin.
Lorsqu'il s'était déclaré le 29 juillet 2015, l'ancien meneur de jeu de l'équipe de France faisait figure d'ultra-favori de ce scrutin prévu le 26 février. Aujourd'hui, il doit laisser cinq candidats en découdre en son absence: le président de la Confédération asiatique, Cheick Salman, le secrétaire général de l'UEFA Gianni Infantino, l'homme d'affaires sud-africain Tokyo Sexwale, le prince jordanien Ali et l'ancien secrétaire général adjoint de la Fifa Jérôme Champagne.
L'objectif de Platini est désormais de blanchir son nom, de restaurer une image écornée et de récupérer au moins son fauteuil de président de l'UEFA.
Blatter, lui, n'a plus grand chose à espérer. A bientôt 80 ans (le 10 mars), sa carrière de dirigeant sportif semble derrière lui et il a déjà été remplacé par le Camerounais Issa Hayatou comme président intérimaire de la Fifa, en attendant l'élection.
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