Ce troisième jour de son voyage au Mexique sera un des plus chargés. Il se rend en avion dans le Chiapas (sud) où il doit célébrer une messe avec les communautés indigènes à San Cristobal de Las Casas et présider une rencontre avec les familles du Mexique dans le stade de Tuxtla Gutierrez.
Le pape trouvera au Chiapas l'Etat le moins catholique du pays: seulement 58% de ses habitants se déclarent de cette foi selon le dernier recensement officiel en 2010.
Le Chiapas compte nombre de bouddhistes, évangéliques et juifs, mais aussi quelques centaines de musulmans. Quatre lieux de prière de courants différents de l'islam ont fait leur apparition autour de San Cristobal de las Casas.
- Liturgie en langues indigènes -
Pour la première fois, lors de la messe dans le centre sportif de San Cristobal, des textes liturgiques et prières seront prononcés dans les principales langues indigènes. Une volonté expresse du pape François.
Le Kyrie, le Sanctus et l'Agnus Dei seront en tzeltal, toute comme l'Evangile. Le Notre Père et un psaume seront prononcés en tzotzil, et une lecture de l'Ancien testament se fera en chol.
Le pape déjeunera aussi à l'évêché de San Cristobal avec des représentants de familles indigènes.
San Cristobal de Las Casas, à 2.200 mètres d'altitude, porte le nom de "Las Casas", en souvenir de l'évêque dominicain Bartolomé de Las Casas, un des premiers défenseurs espagnols des droits des Indiens au XVème/XVIème siècles, en pleine répression des peuples autochtones par les Conquistadores.
Le Chiapas (4,7 millions d'habitants) est aussi un des plus pauvres des Etats de la Fédération mexicaine. 36 % de la population parle encore sa langue indigène.
Le mouvement zapatiste (EZLN, Armée zapatiste de libération nationale) a beaucoup fait parler de lui dans les années 90, quand il était entré en rébellion, demandant la reconnaissance et le respect des droits indigènes, et le contrôle des ressources naturelles de la région.
En 2003, sur certains territoires qu'ils contrôlent, les zapatistes ont créé des "juntes de bon gouvernement" pour permettre une certaine autonomie de leurs communautés. Ils assurent des services éducatifs et de santé et n'admettent pas l'intervention du gouvernement fédéral.
Le pape François, qui accorde une grande importance à la défense des droits des immigrés, sera aussi au Chiapas à proximité de la frontière guatémaltèque, porte d'entrée au Mexique des immigrants de différentes nationalités.
Ceux-ci traversent ensuite le Mexique, à leurs risques et périls, devenant souvent les proies de passeurs sans scrupules, de narcotrafiquants et de groupes armés jusqu'à la frontière nord.
C'est à Ciudad Juarez, à cette frontière qui sépare le Mexique du Texas, que le pape doit achever son voyage, mercredi, en célébrant une messe qui sera suivie des deux côtés de la frontière.
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