Et soudain, écartant les rideaux de pluie qui s'abattaient en hallebardes sur Saint-Denis, le ciel s'est ouvert au-dessus du XV de France.
Un drôle de présage pour les Bleus qui quelques minutes plus tard scellaient enfin un succès arraché avec les tripes face à l'Irlande, une nation face à qui le précédent sélectionneur Philippe Saint-André n'avait jamais trouvé la clé en cinq matches.
Cela signe-t-il la fin du marasme pour le XV de France? Le nouveau patron des Bleus Guy Novès s'empressera de doucher les enthousiasmes débordants, fidèle au mot d'ordre énoncé dès jeudi: "Je ne vais pas m'effondrer si on n'y arrive pas, et je ne vais pas crier victoire si on y arrive."
Mais pourquoi bouder son plaisir, près de cinq mois après avoir reçu une énorme claque face au même XV du Trèfle dans un cauchemardesque match de poule de Coupe du monde (24-9) à Cardiff?
Une semaine après avoir inauguré l'ère Novès par un laborieux, mais précieux, succès face à l'Italie (23-21), le XV de France a donc bel et bien enclenché un cercle vertueux. L'histoire récente a appris combien cette petite flamme est fragile, et à quel point la désillusion peut guetter au coin de la rue.
- Savoir faire le dos rond -
Mais c'est fort de ce petit brin de confiance que les partenaires de l'exemplaire capitaine Guilhem Guirado se présenteront vendredi 26 février à Cardiff, face à un pays de Galles que les Bleus n'ont plus battu depuis la demi-finale de Coupe de monde 2011.
Avec le scalp du double tenant du titre irlandais accroché au tableau de chasse, les Bleus génération Novès testeront leur capacité à s'exporter dans un Millennium Stadium toujours impressionnant pour les plus inexpérimentés.
De leur côté, une semaine après avoir été tenu en échec par les Gallois à Dublin (16-16), les Irlandais ont peut-être tiré une croix sur leur rêve de remporter un troisième titre d'affilée, un exploit jamais accompli dans l'histoire de la compétition séculaire.
Minés par l'absence de quelques cadres et les sorties précoces du flanker Sean O'Brien et de l'ailier Dave Kearney, les Irlandais ont dominé une heure durant, avant de brutalement céder dans les vingt dernières minutes face à l'apport du banc français.
Certes, ils n'ont eu que six jours pour se remettre du bras de fer énergivore face aux Gallois et leur semaine de préparation a été courte.
Mais les Bleus ont aussi fait preuve de trésor de courage pour contenir et finalement enrayer la machine irlandaise, d'ordinaire si bien huilée.
- La mêlée change tout -
Friable en défense contre les Azzurri, le XV de France a donné un sérieux tour de vis ce coup-ci, laissant peu de place à des attaquants irlandais peu efficaces.
Menés 9 à 3 à la pause, après avoir énormément subi en début de match et encaissé trois pénalités de l'ouvreur Jonathan Sexton sous une pluie battante, les Bleus ont encore dû faire le dos rond au retour des vestiaires, sans jamais laisser la main dans les zones d'affrontement.
Et c'est en retrouvant une mêlée conquérante, dans le sillage des rentrées des piliers Eddy Ben Arous et Rabah Slimani, que les Bleus se sont remis dans l'avancée.
Alors que le pluie (et donc les ballons) cessait de tomber, les Bleus ont produit une dernière ligne droite de grande qualité, en remettant la main sur le jeu. Une série de mêlées sous les poteaux après une offensive grand champ menée tambour battant par Jules Plisson soulevait le Stade de France.
Le demi de mêlée Maxime Machenaud, auteur d'une entrée en jeu remarquée, se saisissait du ballon dans les pieds du pack français et envoyait finalement Maxime Médard à l'essai (70).
Au lieu de se replier dans un rugby petit bras, les Bleus, poussés par les vivats, contrôlaient tout à fait la fin de match jusqu'au coup de sifflet libératoire, à tellement de titre.
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nousEnvie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nous
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.