Plus de 300 personnes, sur les travées, debout jusqu'au fond et dans les contre-allées, ont rempli Notre-Dame-de-Surgères, douce église aux pierres blondes, chef d'oeuvre classé de l'art roman saintongeais. Et berceau, jadis, de la muse de Ronsard, Hélène de Surgères.
Cinq des victimes étaient scolarisées au lycée professionnel de Surgères, dédié aux métiers du bois, une sixième dans un collège. Six morts dans la communauté scolaire, lourd pour cette petite ville de 6.500 habitants, qui avait le malheur d'être la destination finale du car accidenté à Rochefort.
En larmes, des roses à la main, assis pour beaucoup aux premiers rangs, lycéens et collégiens étaient les plus nombreux dans l'assistance de la cérémonie, très recueillie, pour un moment de réconfort en commun, juste avant la dispersion des vacances scolaires, vendredi soir.
"On est là pour montrer qu'on pense à lui", murmurait à l'AFP avant la cérémonie une collégienne, rose jaune en main, au milieu d'un groupe d'adolescentes issues du collège Jeanne d'Arc, le même qu'une des victimes.
Un ressenti repris au vol par l'évêque de La Rochelle, Mgr Bernard Housset, dans une brève homélie: "Depuis hier, je vois des manifestations de solidarité entre les jeunes qui se consolent. Là où il y a de l'amitié offerte, la vie reprend du sens."
- Bougies et linceuls blancs -
"Nous sommes là pour rendre hommage aux jeunes, nous voulons exprimer notre solidarité, notre amitié et notre affection", avait expliqué l'évêque en accueillant l'assistance, évoquant aussi dans ses prières les deux adolescents tués mercredi dans un accident de car dans le Doubs.
"Je ne connaissais personne, mais je suis là par sympathie pour les victimes, pour les enfants. Pour que les familles se sentent soutenues", murmurait Emile, un Surgérien septuagénaire. "Enfin... j'espère que cela les aidera."
Plus tôt dans la journée, à Rochefort, à 26 km de Surgères, des habitants de tous âges là aussi avaient continué de venir en flux sporadique, pour un bref recueillement dans la chapelle ardente installée depuis jeudi dans un gymnase proche du port, proche aussi du lieu de l'accident.
"On ne les connaissait pas (les victimes), non. On est juste de Rochefort, mais on est venues par solidarité avec les familles", expliquaient à l'AFP deux dames d'un âge avancé, après avoir lentement allumé une bougie sur chacune des six tables, désormais très fleuries, recouvertes d'un linceul blanc, symbolisant les victimes.
Quatre lycéens, trois garçons, une fille aux yeux rougis, bras dessus bras dessous, y apportaient des bouquets. Puis se recueillaient sans s'attarder, une dizaine de minutes. L'un d'eux confiait avoir été en classe au collège, avec un des adolescents tués. Sur le livre de condoléances, il a laissé un bref message, adressé à la mère: "Je vous souhaite de vous rétablir très vite..."
A quelques centaines de mètres de là, des fleurs encore, une quinzaine de bouquets, des bougies avaient été laissés depuis le matin en bordure de route, sur le lieu où le car, éventré par la ridelle du camion, a fini sa course, "stoppé net par la violence de l'impact", selon les mots de la procureur de La Rochelle, Isabelle Pagenelle.
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