L'ancien secrétaire général de la Fifa, âgé de 55 ans, avait été relevé de ses fonctions le 17 septembre après sa mise en cause dans une affaire de revente de billets du Mondial-2014 avant d'être limogé le 13 janvier.
L'enquête ouverte par la Fifa a mis en évidence "plusieurs actes" répréhensibles qui ont conduit à sa suspension pour 12 ans de toute activité liée au football, alors que seuls 9 ans avaient été requis. Il a également écopé d'une amende de 100.000 francs suisses (91.047 euros).
Dans un communiqué, l'avocat américain de Valcke a dénoncé une sanction "injuste et politique". "La commission d'éthique de la Fifa a montré qu'elle ni crédible, ni indépendante, ni objective", a estimé Me Barry H. Berke.
Les enquêteurs ont établi qu'une société de marketing sportif avait obtenu un avantage "indû" de la vente de billets pour la Coupe du monde. "Non seulement M. Valcke n'a rien fait pour stopper ces activités, il a même encouragé les personnes responsables", explique la chambre de jugement dans son communiqué. "De plus, M. Valcke a plusieurs fois encouragé ces personnes à rompre un accord conclu entre cette société et la Fifa".
- Jet privé -
Alors même qu'il avait dû interrompre un déplacement vers la Russie effectué en jet privé le 17 septembre, jour de sa suspension, le Français est reconnu coupable d'avoir "constamment choisi des vols privés et non réguliers sans raison" et d'en avoir fait profiter "des proches".
Il lui est aussi reproché d'avoir "essayé de vendre les droits TV pour les Mondiaux 2018 et 2022 à des tiers pour un prix bien en-deça du marché" et d'avoir "tenté de faire obstruction à la justice en détruisant des preuves et des dossiers".
Valcke avait déjà été mis en cause en juin dans un transfert de 10 millions de dollars de l'Afrique du Sud vers un compte du sulfureux Jack Warner, un des anciens vice-présidents de la Fifa désormais radié à vie. Le Français avait nié toute malversation.
Proche du sulfureux Brésilien Ricardo Teixeira, gendre de Joao Havelange (le prédécesseur de Blatter à la tête de la Fifa), Valcke a d'abord connu un parcours météorique.
Après des débuts comme présentateur des journaux de la nuit sur Canal+, il convainc la chaîne cryptée de se lancer dans l'acquisition de droits.
Sur recommandation de Michel Platini, il rejoint la Fifa en juin 2003 en tant que directeur marketing. Mais au coeur d'un litige --qui coûtera plus de 90 millions de dollars (environ 82 M EUR) à la Fifa-- entre deux sponsors de la maison mère du foot mondial, Mastercard et Visa, il est renvoyé fin 2006 par Blatter.
Six mois plus tard, ce dernier le reprend et lui offre même une belle promotion au rang de N.2.
- Comme Blatter et Platini -
La lourde sanction de Valcke s'ajoute à celles de Blatter et du président de l'UEFA, Michel Platini, tous deux suspendus pour 8 ans. Cette suspension a poussé Platini à retirer sa candidature à la présidence de l'instance suprême.
Blatter et Platini ont fait appel de cette suspension, appel qui sera examiné les 15 et 16 février.
En pleine tourmente judiciaire sur fond de soupçons de corruption à grande échelle, la Fifa doit désigner le successeur de Blatter le 26 février lors d'un congrès extraordinaire.
Le Suisse Gianni Infantino, secrétaire général de l'UEFA et le Cheikh Salman (Bahreïn), président de la Confédération asiatique (AFC) font figure de favoris face aux trois autres candidats: le Prince Ali de Jordanie, le Français Jérôme Champagne, ancien secrétaire général adjoint de la Fifa et l'homme d'affaires sud-africain Tokyo Sexwale.
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