Les responsables de ce centre fondé le 4 janvier et qui s'est doté d'un mini-local en dur dans le camp dit de la jungle, l'avocat bordelais Raymond Blet et sa "chef de mission" Marianne Humbersot, ont déclaré à la presse avoir mené à bien "400 consultations" de migrants destinées à "les informer sur leurs droits légaux".
Ils entendent ainsi "pallier un manque absolu de l'Etat dans ce domaine".
"Parmi ces 400 entretiens, nous avons eu 50 témoignages de violences qui ont été" commises "par des policiers ou des milices civiles", a assuré Mme Humbersot.
Le "centre juridique" a été créé dans la foulée d'un appel d'intellectuels, dit "appel des 800" publié en octobre 2015 dans Libération et s'élevant contre "les violences policières presque routinières" et des "ratonnades par des militants d'extrême droite".
"Sur les 50 témoignages, nous avons pris le temps et le soin de monter les dossiers pour déposer dix plaintes en bonne et due forme, dont huit à l'encontre des forces de l'ordre", les deux autres visant des civils, selon Me Blet.
Ces dix plaintes vont être déposées individuellement par des migrants auprès du procureur de la République du tribunal de Boulogne-sur-mer, sans doute la semaine prochaine", a précisé Mme Humbersot, le centre juridique de Calais n'ayant pas la personnalité juridique. "On fait cela pour qu'une information judiciaire soit ouverte", a déclaré Me Blet. Lui et sa collègue ont affirmé connaître les noms des agresseurs.
Lors d'un point presse à la sous-préfecture sur l'action de l'Etat dans le camp de la lande à Calais, la préfète du Pas-de-Calais Fabienne Buccio s'est montrée circonspecte: "il faut être très prudent, car nos policiers font déjà un travail difficile, il faut aussi respecter les forces de l'ordre". "Qu'ils (les migrants, ndlr) signalent ces faits, une enquête sera faite", a-t-elle ajouté. Selon elle, "ces actes malveillants" peuvent avoir été commis par des personnes qui "prenaient l'apparence de policiers".
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