Des vaccins sont actuellement à l'étude dans une quinzaine de laboratoires et agences nationales de recherche, a expliqué aux médias la sous-directrice de l'Organisation mondiale de la santé, le Dr Marie-Paule Kieny.
Deux vaccins semblent prometteurs: l'un est développé par l'Institut national de la santé américain et l'autre par le laboratoire indien Bharat Biotech, a-t-elle affirmé.
Mais "en dépit de ce paysage encourageant, il n'y aura pas d'essais (cliniques, NDLR) à grande échelle de vaccins avant au moins 18 mois", a-t-elle prévenu.
Transmis par un moustique et à l'origine d'une grande épidémie en Amérique latine, le virus Zika provoque dans la plupart des cas des symptômes grippaux bénins (fièvre, maux de tête, courbatures).
Ce virus est très fortement suspecté, quand il touche une femme enceinte, d'entraîner une grave malformation congénitale du foetus, la microcéphalie (réduction du périmètre crânien, néfaste au développement intellectuel). Ce virus est aussi associé au syndrome de Guillain-Barré, maladie neurologique qui peut entrainer une paralysie irréversible ou la mort.
Cependant aucune preuve scientifique incontestable n'a encore été présentée à ce jour.
"Nous avons encore besoin de quelques semaines pour démontrer s'il y a un lien de causalité" entre le virus et la microcéphalie et le syndrome Guillain-Barré, mais "le lien est hautement probable", a estimé Mme Kieny.
- Tests, traitements, prophylaxie -
Comme la dengue et le chikungunya, le virus Zika, qui tire son nom d'une forêt en Ouganda où il a été repéré pour la première fois en 1947, se transmet par une piqûre de moustique du genre Aedes aegypti ou Aedes albopictus (moustique tigre).
Encore mal connu, le virus, pour lequel il n'existe ni vaccin ni traitement, a révélé ces derniers jours de nouvelles facettes inquiétantes, avec l'annonce aux Etats-Unis d'un cas de transmission par voie sexuelle puis la découverte par des chercheurs brésiliens de sa présence sous forme active dans la salive et l'urine.
Le Brésil est le pays le plus touché au monde, avec environ un million et demi de personnes contaminées depuis 2015, suivi de la Colombie.
Le virus a toutefois gagné les autres continents de la planète, par le biais de personnes infectées lors de voyages en Amérique latine.
Alors que le virus "se propage de manière explosive, l'OMS a décidé début février que la situation était "une urgence de santé publique de portée internationale", créant dans la foulée une "unité de réponse globale".
D'après Mme Kieny, une vingtaine de laboratoires et autres centres de recherche travaillent - à des stades divers - sur différentes méthodes de diagnostic.
Des traitements ont également été examinés mais l'OMS estime que leur portée reste limitée car dans la majorité des cas les symptômes sont bénins.
C'est pour cette raison que les mesures préventives, comme les produits prophylactiques chimiques - comme contre le paludisme, "sont préférables", a relevé Mme Kieny.
Elle a expliqué également que l'OMS étudie aussi "la dissémination de moustiques génétiquement modifiés afin de réduire la population de moustiques".
L'OMS préconise pour le moment de se protéger des piqûres avec des répulsifs, le port de vêtements longs le matin et en soirée, et de dormir sous moustiquaires.
L'agence onusienne ne recommande toutefois pas de restrictions aux voyages vers les pays affectés.
Au Brésil, qui doit accueillir en août les jeux Olympiques, quelque 220.000 militaires feront du porte-à-porte samedi dans plus de trois millions de domiciles pour aider la population à combattre le moustique et pulvériser d'insecticide les foyers de prolifération les jours suivants.
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