La magistrate a souligné que la ridelle latérale (paroi métallique maintenant en place le chargement) du camion, qui a cisaillé l'autocar, était déjà ouverte avant la collision, à 90 degrés. "Normalement elle s'ouvre totalement", or "elle est restée dans une position qui est une position inhabituelle et dangereuse", a-t-elle expliqué.
"L'enquête devra déterminer les raisons et le moment de l'ouverture de cette ridelle et pourquoi le chauffeur du camion ne s'est pas aperçu qu'il roulait avec cette ridelle ouverte", a-t-elle ajouté.
Isabelle Pagenelle a notamment fait état du "témoignage spontané" d'un automobiliste "ayant croisé le camion peu avant le bus". "S'apercevant que la ridelle était ouverte, il a fait un écart pour éviter de percuter la ridelle", a-t-elle expliqué.
Selon les premiers éléments de l'enquête, "la ridelle semblait en parfait état de fonctionnement".
Le chauffeur du camion, âgé de 23 ans et dont la garde à vue a été prolongée vendredi matin, conduisait ce camion "depuis trois ans". Il a indiqué aux enquêteurs avoir signalé mi-janvier à sa hiérarchie une "fuite hydraulique sur le vérin arrière de la ridelle", qui selon lui, n'a "donné lieu à aucune réparation".
"Des investigations sont en cours pour vérifier l'entretien du camion", a précisé la magistrate. Les carnets d'entretien du véhicule ont été saisis au siège de la société "pour vérifier la réalité de ces allégations" et "préciser l'incidence de cette fuite si elle a existé".
Quant au chauffeur du bus, dont la garde à vue a été levée jeudi soir vers 19H20, "aucune charge" n'a été retenue contre lui. "Il n'a vu qu'au dernier moment la ridelle ouverte quand il croisait le camion", selon la procureur qui a rappelé les conditions météorologiques au moment de l'accident à 07H15 : "il bruinait, il faisait nuit".
"Le choc a fait exploser son pare-brise et l'impact a stoppé net le bus, qui a juste continué à avancer avec la force d'inertie. Le conducteur s'est levé, il s'est occupé des victimes, a ouvert les portes", a-t-elle précisé.
"Il a constaté que de la fumée sortait de l'arrière du bus et utilisé l'extincteur empêchant peut-être un incendie", a encore dit la magistrate.
Les six adolescents tués jeudi matin étaient âgés de 15 à 18 ans et scolarisés dans des établissements de Surgères.
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