Il s'agit de la première année positive depuis 2011 dans le secteur marchand, qui emploie au total près de 15,9 millions de personnes. La France avait supprimé 106.800 emplois en 2012, 65.800 en 2013 et 62.600 en 2014.
Cette année de timide reprise s'est conclue en beauté, avec 26.400 créations nettes d'emplois (+0,2%) au dernier trimestre.
Sur le trimestre, comme sur l'année, des embellies observées dans les services et dans l'intérim ont plus que compensé de nouvelles baisses dans l'industrie et la construction.
En 2015, le secteur tertiaire a créé, hors intérim, 83.900 postes (+0,8%) et l'emploi intérimaire 44.200 postes (+8,2%), alors que l'industrie (-41.400, -1,3%) et la construction (-39.600, -2,9%) poursuivaient leur chute libre.
Ces deux derniers secteurs sont durablement sinistrés. Les usines ont perdu, en 15 ans, près d'un million d'emplois, soit un quart de leurs effectifs, tandis que le bâtiment a détruit près de 200.000 postes depuis 2008.
Les bons chiffres de 2015, qui coïncident avec une reprise de la croissance (+1,1%), sont conformes aux prévisions: l'Insee tablait, dans sa dernière note de conjoncture publiée mi-décembre, sur 46.000 créations nettes.
Cette reprise de l'emploi est, avec le retour de la croissance, l'un des deux préalables énoncés par la ministre du Travail Myriam El Khomri à une baisse du chômage. Elle a toutefois admis que ces deux curseurs étaient encore trop bas pour inverser la courbe.
- Une des trois priorités de Hollande -
Les économistes estiment qu'il faut une croissance minimum de 1,5% pour créer les quelque 150.000 emplois nécessaires chaque année pour absorber l'augmentation de la population active.
Selon les prévisions de décembre, en comptant l'emploi non marchand, agricole et non salarié, la France devrait avoir créé environ 130.000 postes en 2015, tout juste assez pour stabiliser le taux de chômage de l'Insee, dont la publication est attendue le 3 mars.
Mais à Pôle emploi, l'autre thermomètre du chômage, nul signe de stabilisation. Le fléau a atteint un nouveau record fin 2015, avec 3,59 millions de demandeurs d'emploi sans activité en métropole. Les chiffres des derniers mois révèlent une tendance de fond toujours orientée à la hausse.
Depuis l'élection de François Hollande en mai 2012, l'économie française a détruit 165.000 emplois dans le privé et Pôle emploi a vu affluer 667.000 chômeurs supplémentaires en métropole.
Mais Myriam El Khomri l'a assuré en janvier, les voyants passeront au vert et "la courbe du chômage s'inversera en 2016".
Ce scénario ferait les affaires de François Hollande, qui a conditionné son éventuelle candidature en 2017 à une baisse "crédible" du chômage cette année. Le président a répété jeudi, lors de son interview télévisée post-remaniement, que l'emploi resterait sa priorité sur les 14 derniers mois de son mandat, au même titre que la sécurité et l'environnement.
Le chef de l'Etat a lancé en janvier un "plan d'urgence" contre le chômage. Au menu, un nouvelle prime de 2.000 euros par an pour les PME recrutant des salariés peu qualifiés, dont le gouvernement attend 50.000 créations d'emplois, et surtout un plan de 500.000 formations supplémentaires pour les demandeurs d'emploi en 2016, ce qui revient à doubler le nombre de chômeurs en formation.
Cette nouvelle priorité à la formation s'est traduite jeudi par la nomination d'une secrétaire d'Etat à la formation professionnelle, Clotilde Valter, poste qui avait disparu depuis mars 2013.
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