Une nouvelle victoire pour cet ex-militant d'extrême droite, avocat de l'association Promouvoir, qui après l'annulation des visas de "Love", "La Vie d'Adèle" et de du film d'horreur "Saw 3", a obligé la ministre de la Culture Fleur Pellerin à s'alarmer de la "censure" et à défendre la liberté de la création artistique.
"Le combat de l'association, c'est la pornographie présentée aux mineurs. Ils n'ont pas la constitution psychique nécessaire (pour y faire face)", déclare dans une interview à l'AFP André Bonnet, cofondateur de Promouvoir (1996) dont il reste l'idéologue après en avoir été le président jusqu'en 2009.
Pugnace mais discret, cet homme de 58 ans, tiré à quatre épingles avec sa veste de cuir et son costume bleu marine, entre d'un pas pressé dans une pizzeria aixoise. Une brève entrevue casée entre deux rendez-vous professionnels pour expliquer "la philosophie" de son combat.
Son habileté procédurière, il la tient de presque trois décennies passées dans la magistrature administrative. "J'ai démissionné en 2013, par objection de conscience contre la loi Taubira (sur le mariage pour tous)", confie-t-il. Puis il ajoute, amusé, "je pensais déclencher une vague de démissions... j'ai été seul".
André Bonnet, désormais avocat fiscaliste, est souriant et affable, mais quand il se lance dans une explication, le ton se durcit, les arguments s'affûtent, le discours est rodé: "La pornographie (vue par des mineurs) brise la possibilité même de se construire plus tard de façon positive". Il multiplie les exemples de "petites jeunes filles" qui se sentent agressées lorsque leur petit ami essaie de reproduire "ce qu'il a vu".
-"Catho, une étiquette!"-
Rapidement, André Bonnet, dépasse le problème des mineurs et déborde sur "la dignité humaine", "le mépris de la femme" ou "la souffrance physique et psychologique des actrices porno".
Puis il poursuit sur "la +théorie+ du genre" qui a créé, affirme-t-il, "cinq catégories de sexe", au lieu de deux. "Le +gender+ c'est le refus qu'il existe une nature humaine et qui veut (y) substituer un projet purement culturel", soutient-il.
Des positions qui lui valent aujourd'hui d'animer régulièrement des conférences pour la manif pour tous, sous les pseudonyme de Patrice André, nom avec lequel il s'est fait connaître lorsque qu'il était encore magistrat, "soumis au devoir de réserve".
"Catho, une étiquette. Ma famille n'était pas catholique traditionaliste", dit ce père de huit enfants, expliquant que son combat ne peut pas se résumer à cela même s'il ne fait pas mystère de sa proximité avec les milieux catholiques traditionalistes.
Il garde de son enfance auprès de parents "enseignants dans des écoles françaises à l'étranger", avec qui il a parcouru le monde au gré de leurs mutations (Cambodge, Algérie, République centrafricaine, Uruguay) le souvenir d'une proximité "avec les populations".
"L'attachement au bien supérieur de l'enfant, j?espère que c'est partagé par tous", martèle-t-il. Ce titulaire d'une maîtrise de philosophie -sur l'idée du mal chez Platon- vise l'universalisme, et cherche une base scientifique à ses positions sur la pornographie, la violence ou le mariage.
Et ce n'est pas une défaite -le tribunal administratif de Paris, a rejeté le 21 janvier la requête de suspension du visa de "Bang Gang" mettant en scène des adolescents qui se livrent à des jeux sexuels collectifs- qui a entamé sa détermination. Un pourvoi en cassation a immédiatement été formé et Promouvoir a lancé un nouveau recours contre le visa d'exploitation du film "Les Huit salopards" de Quentin Tarantino. L'avocat a aussi d'autres pistes pour porter son combat.
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