Avant l'intervention du Premier ministre Manuel Valls dans l'après-midi pour conclure les travaux, la ministre de la Santé Marisol Touraine a dévoilé quelques pistes notamment sur le numérus clausus et les congés maternité des femmes médecins.
Cette conférence, annoncé en mars, au plus fort de la contestation des médecins contre le projet de loi Santé, rassemblait jeudi plus d'une centaine de personnes au Conseil économique, social et environnemental (Cese).
Arrivée en début de matinée sous les sifflets d'une poignée de syndicalistes de l'Assistance Publique - Hôpitaux de Paris rassemblés devant le Cese, Mme Touraine a dit "entendre les inquiétudes des professionnels de santé".
Elle a également réitéré sa volonté d'"innover" pour "mieux former" et mieux accompagner les professionnels de santé, libéraux comme hospitaliers, médecins comme paramédicaux, dont "la place et le rôle évoluent".
Il s'agit ainsi de les aider à répondre aux défis du système de santé (progrès numériques, vieillissement de la population, augmentation des pathologies chroniques) et de faciliter leur installation dans les déserts médicaux.
Ainsi, les femmes médecins bénéficieront d'une "protection maternité", de plus de 3.000 euros par mois pendant trois mois (en plus de l'actuelle allocation forfaitaire). Seules les femmes médecins qui ne pratiquent pas de dépassement d?honoraires, ou bien qui se sont engagées à les limiter via un contrat d?accès aux soins, soit "environ 15.000 femmes en âge de procréer", seront concernées.
Marisol Touraine souhaite également poursuivre "la régionalisation du numerus clausus" (qui détermine le nombre d'étudiants accédant à une deuxième année des études médicales), déjà expérimentée dans 10 régions.
Afin de favoriser le travail en équipe entre médecins, kinés, infirmiers, etc., il faudra créer des socles d'enseignements communs pendant leurs études pour qu'"ils se forment ensemble".
Le secrétaire d'Etat chargé de l'Enseignement supérieur et de la Recherche, Thierry Mandon, a de son côté annoncé que des "passerelles" entre certains métiers paramédicaux et médicaux pourraient être "envisagées", permettant, par exemple, à un kiné de devenir médecin rééducateur.
- 'enfumage politique' -
C'est dans cet esprit que six tables rondes sont organisées. Elles permettront de restituer les travaux depuis juillet sous l'égide d'Anne-Marie Brocas, présidente du Haut conseil pour l?avenir de l?assurance maladie, et de Lionel Collet, professeur de médecine et Conseiller d?Etat.
Mais la grand-messe se déroule sans les principaux syndicats de médecins libéraux, toujours remontés contre le projet de loi santé et décidés à boycotter un "enfumage politique", selon les mots du président de la CSMF, Jean-Paul Ortiz.
Ultime pied de nez, la CSMF, MG France, la FMF, le SML et le Bloc organisent parallèlement leurs "assises de la médecine libérale", où ils doivent dévoiler "une plateforme de propositions communes" en vue de la prochaine négociation sur leur rémunération avec l'assurance maladie, qui s'ouvrira le 24 février.
Seul le principal syndicat de généralistes, MG France, a finalement décidé d'envoyer des observateurs à la Conférence de santé, satisfait du renforcement annoncé de la filière universitaire de médecine générale, où 40 postes d'assistant chefs de clinique sont budgétés pour 2016, et 40 autres le seront pour 2017.
Interrogée sur l'absence des syndicats de libéraux, la ministre a rappelé devant la presse sa "détermination absolue" au dialogue, faisant valoir que les "présents" étaient "extrêmement nombreux".
De fait, tous les syndicats de jeunes médecins ou d'étudiants, les représentants d'hospitaliers et de paramédicaux, dont les attentes sont fortes, ont répondu présents, comme le président du Conseil national de l'Ordre des médecins, Patrick Bouet, venu avec de nombreuses propositions en poche.
L'une d'elles, la "recertification" des médecins tous les six ans - pour vérifier qu'ils répondent à leurs obligations de formation continue et entretiennent bien leurs compétences - devrait notamment être retenue par le Premier ministre.
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