"Il s?agit d?une marque de confiance forte, ainsi que pour mon staff d?ailleurs. Un entraîneur n?est rien sans son staff. Pour nous, continuer l'aventure est une marque de confiance mais aussi une grande responsabilité", s'est félicité Blanc sur le site du PSG, au lendemain de la qualification de son équipe pour les quarts de finale de la Coupe de France, aux dépens de Lyon (3-0).
Cette fois, il n'a pas eu besoin de battre José Mourinho ou de réaliser un quadruplé national historique (qu'il peut d'ailleurs rééditer) pour convaincre Nasser Al-Khelaifi. Ni même d'atteindre le dernier carré de la C1, pourtant l'objectif prioritaire (avec un 4e titre en L1) dont on pensait d'ailleurs qu'en dépendait sa prolongation de contrat.
Elle s'est donc concrétisée bien plus tôt qu'imaginé et constitue une victoire savoureuse Laurent Blanc, récompensé par les résultats quasi-parfaits de son équipe, invaincue en France depuis sept mois, par son management à la carte qui ne se contente plus uniquement de ménager les egos, par l'adhésion unanime à sa philosophie de jeu qui fait la part belle au spectacle.
- Respect de tous -
Il y a aussi la conjoncture qui explique que le technicien de 50 ans soit exaucé dès cet hiver. Si tant est que Nasser Al-Khelaifi eut la volonté d'engager un entraîneur de renommée internationale l'été prochain, le fait est qu'aucun n'aurait été disponible, ni Josep Guardiola, qui vient de signer à Manchester City, ni Carlo Ancelotti, promis au Bayern Munich.
Alors que l'aura de José Mourinho, évincé sans gloire de Chelsea, a décru et qu'Arsène Wenger semble voué à rester à Arsenal, l'équation est devenue simple à résoudre. D'autant plus que Blanc sort renforcé par ses deux saisons et demie à la tête d'une équipe constellée de stars, où ses ajustements, qu'il soient d'ordre tactique ou managérial, ont payé.
En résumé, Blanc a gagné le respect de tous. De ses joueurs qui ne juraient que par son prédécesseur Ancelotti, de ses dirigeants qui en avaient fait un choix par défaut, des supporteurs qui étaient peu à croire que l'ancien entraîneur de Bordeaux deviendrait un homme fort du PSG.
C'est pourtant bien ce qu'est devenu Laurent Blanc, dont la cote a singulièrement grandi ces derniers mois, notamment du côté de Manchester United. Paris ne pouvait donc décemment faire durer le suspense, au risque de le laisser répondre aux sirènes.
Le président Al-Khelaifi prenait d'ailleurs soin en décembre, dans le Figaro, de tresser des lauriers à celui qu'il considère désormais comme "un des meilleurs coachs du monde", estimant notamment qu'au fil des saisons, "il a gagné en expérience dans le management".
- Gages de réussite -
Dans ce domaine, Blanc a appris à forcer sa nature pour faire montre d'autorité quand cela s'imposait, comme à l'endroit d'Edinson Cavani lors des deux dernières trêves hivernales ou de David Luiz, pas plus tard que lundi au lendemain de l'épisode du remplacement avorté à Marseille qui a fortement déplu au Cévenol.
"Ma manière de manager c?est plutôt d?encourager, de redonner confiance", expliquait-il toutefois lorsque Ibrahimovic traversait une période difficile à l'automne. Une stratégie également payante avec Thiago Silva, Thiago Motta ou Cavani.
Blanc, enfin, est aussi sorti grandi d'une défaite, la seule de la saison à ce jour, contre le Real Madrid début novembre (1-0) en C1. Ce soir là, Paris a montré un visage conquérant, malgré la bévue de Kevin Trapp qui a conduit au revers. Mais aux yeux de Nasser Al-Khelaifi, il a gagné la bataille tactique face à Rafael Benitez et donné des gages pour plus de réussite au joutes du printemps.
Celles-ci s'approchent à grand pas. A commencer par une "belle" face à Chelsea en 8e de finale aller dès mardi. Cette fois Blanc ne sera pas opposé à Mourinho, mais à Guus Hiddink arrivé au chevet de Blues bien pâles.
Une bête blessée dont Blanc sait qu'il doit évidemment se méfier. Car une élimination précoce ne manquerait pas de soudainement jeter un voile d'incertitude sur son avenir pourtant à peine assuré.
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