Les Bourses européennes, à l'unisson des autres marchés mondiaux, ont lourdement chuté lundi et mardi.
Les craintes ont semblé toutefois s'apaiser provisoirement, notamment parce que le secteur bancaire, qui a cristallisé les peurs, a bénéficié d'une bouffée d'air frais, malgré la nouvelle forte baisse de Tokyo qui a perdu 2,31% après avoir déjà dégringolé de 5,40% la veille.
Paris a pris 1,59% à la clôture, Francfort 1,55%, Londres 0,71%, Madrid 2,73% et Milan 5,03%, ces deux dernières places étant particulièrement dépendantes des banques.
De son côté, Wall Street évoluait en légère hausse, après s'être stabilisé mardi.
"C?est l'heure du rebond en Europe, grâce aux financières", résume le courtier Aurel BGC.
Le marché a toutefois brièvement faibli après la publication du discours qu'a tenu devant la Chambre des représentants la présidente de la Réserve fédérale américaine (Fed) Janet Yellen.
Elle a maintenu l'idée d'une hausse graduelle des taux d'intérêt aux Etats-Unis tout en se montrant inquiète de l'impact du ralentissement de l'économie mondiale.
Ce propos "est clairement en opposition" avec ce qu'anticipent les marchés qui estiment que "toute nouvelle hausse des taux est pour l'heure exclue", souligne Capital Economics.
Ce discours était très attendu par les marchés, qui doutent de la capacité des banques centrales à les sortir du marasme, comme elles avaient l'habitude de le faire depuis la crise de 2008.
- Rebond des banques -
Le marché est bien orienté principalement grâce aux valeurs bancaires.
L'envolée de Deutsche Bank à Francfort, qui a pris plus de 10% dans la matinée après avoir été laminée ces derniers jours, a symbolisé cet optimisme retrouvé.
La banque a été soutenue par des spéculations sur des rachats de sa propre dette qu'elle envisagerait, selon des informations de presse.
L'ensemble des valeurs bancaires européennes ont grimpé, comme BNP Paribas (+4,89%) et Société Générale (+8,99%) à Paris, Intesa Sanpaolo (+11,15%) et Unicredit (+7,44%) à Milan.
Malgré cette reprise, le contexte n'a pas changé et "les investisseurs s'interrogent de plus en plus sur la capacité des banques à résister dans un contexte économique difficile", remarque toutefois Christopher Dembik, économiste chez Saxo Banque.
Le marché craint en effet que la situation financière des banques soit affectée par leur exposition aux prix du pétrole, sans compter la faiblesse des taux d'intérêt et les contraintes réglementaires qui vont peser sur leur rentabilité.
Le gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau, a de son côté indiqué qu'il n'était pas inquiet pour les banques françaises, estimant que leur situation n'avait rien à voir avec celle de 2008.
Il a tenu à rassurer sur l'exposition des banques françaises au secteur pétrolier.
"Nous la regardons (cette exposition), en montant, et nous la regardons aussi en qualité. Ce que je peux vous dire, c'est que les banques françaises ont une approche plus prudente que la moyenne des banques et que, notamment, elles sont peu exposées sur les acteurs les plus endettés et donc les plus sensibles aujourd'hui à la baisse des cours du pétrole", a-t-il dit.
Le marché a par ailleurs été un peu ralenti en fin de journée par l'évolution en ordre dispersé des cours du pétrole, alors que les stocks de pétrole brut ont légèrement baissé mais de façon inattendue la semaine dernière aux Etats-Unis.
"La corrélation entre les marchés boursiers et le pétrole a été très élevée ces dernières semaines", rappelle M. Dembik.
La baisse des tensions s'est également fait sentir sur le marché obligataire, avec une baisse des taux d'emprunt des pays du sud de la zone euro.
Sur le marché des changes, l'euro, à 1,1231 dollar, perdait un peu de terrain face au billet vert.
Enfin, l'or, qui avait été privilégié comme souvent en cas de tourmente boursière, progressait à 1.194 dollars l'once après avoir reculé dans la matinée.
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