Selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), qui dispose d'un large réseau de sources à travers la Syrie en guerre, 506 personnes ont péri dans l'offensive lancée le 1er février dans cette province du nord du pays.
"Au moins 143 combattants du côté du régime, 274 du côté des rebelles et jihadistes étrangers ainsi que 89 civils ont été tués du 1er février jusqu'à mardi soir", a indiqué à l'AFP Rami Abdel Rahmane, directeur de l'OSDH.
Parmi les miliciens prorégime tués figurent 14 combattants iraniens et au moins trois du Hezbollah chiite, allié libanais indéfectible du régime du président syrien Bachar al-Assad, a-t-il précisé.
En plus des 169 rebelles syriens tués, 105 jihadistes étrangers, dont des membres du Front Al-Nosra (branche syrienne d'Al-Qaïda), ont péri dans les combats, toujours selon le bilan compilé par l'OSDH.
Depuis le début de l'offensive, le régime a repris plusieurs secteurs dans le nord de la province d'Alep et assiège désormais les rebelles dans les quartiers Est de la ville éponyme, où habitent encore quelque 350.000 civils.
Mercredi, les combats faisaient rage dans la localité de Tamoura, au nord de la ville d'Alep, tandis que l'aviation russe menait des raids intenses sur plusieurs autres bourgs alentours.
L'armée syrienne se trouve toujours à 5km de Tall Rifaat, un des trois derniers bastions rebelles du nord de la province et que le régime veut prendre pour parvenir à la frontière turque et bloquer toute entrée d'armes pour les rebelles.
L'ONU évalue à 31.000 le nombre de Syriens, dont 80% de femmes et d'enfants, ayant fui leurs foyers dans la province d'Alep depuis le début de l'offensive.
Dans la province voisine de Lattaquié (ouest), au moins 15 membres d'Al-Nosra ont été tués par des raids russes dans la nuit de mardi à mercredi à Jabal al-Turkman, contrôlée en partie par les combattants antirégime.
En janvier, l'armée appuyée par les frappes russes avaient chassé les rebelles de leurs principaux bastions de Salma et de Rabia dans cette province qui est l'un des fiefs du président Assad.
Le conflit en Syrie, déclenché par la répression de manifestations antirégime pacifiques en 2011, est devenue une guerre complexe impliquant régime, rebelles, Kurdes et jihadistes et aux répercussions au-delà des frontières avec la crise des migrants en Europe et la montée en puissance des ultra-radicaux de l'organisation Etat islamique (EI).
La guerre a donné lieu à une crise humanitaire aiguë, avec plus de la moitié de la population forcée de fuir son foyer et des sièges asphyxiants qui ont donné lieu à des cas de famine, comme à Madaya dans la province de Damas.
Dans cette localité qui a fait la une de la presse mondiale, l'agence de presse officielle Sana a affirmé qu'un convoi du Croissant rouge et du CICR a essuyé des tirs d'hommes armés alors qu'il tentait d'évacuer des civils.
Un porte-parole du CICR a démenti à l'AFP que son organisation ait fait partie du convoi mais confirmé des tirs contre les véhicules du Croissant rouge.
Ce dernier s'est contenté de son côté d'affirmer à l'AFP que "trois femmes enceintes et une personne souffrant d'un problème cardiaque ont été évacués avec succès".
Les Nations unies estiment que près d'un demi-million de personnes vivent assiégées en Syrie, principalement par les forces du régime Assad. Deux ONG ont estimé cette semaine que ces chiffres sont sous-évalués et qu'un million de personnes subissent des sièges.
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