Le car, qui transportait 32 enfants, se rendait au collège Lucie-Aubrac dans la commune de Doubs, non loin de Pontarlier, à quelques kilomètres de la frontière suisse.
Pour une raison inconnue, il a quitté la chaussée, couverte de deux centimètres de neige et s'est couché sur le flanc. L'autocar, qui circulait sur une voie étroite entre une montagne et une rivière, n'est pas entré en collision avec un autre véhicule. Il aurait glissé sur quelques dizaines de mètres avant de se renverser, selon les premiers éléments de l'enquête.
Les conditions de circulation, bien que difficiles, étaient considérés comme normales et la route avait été déneigée.
"Il y a probablement des circonstances atmosphériques, peut-être une question de vitesse, mais cela l'enquête le dira", a déclaré le secrétaire d'Etat aux Transports, Alain Vidalies, qui s'est rendu sur place.
"Aujourd'hui, je demande à tout le monde de ne pas donner des réponses tant que les vérifications n'auront pas été faites", a-t-il dit. Deux enquêtes, l'une menée par le parquet de Besançon, et l'autre par le Bureau enquêtes analyse du transport terrestre (BEATT), ont été ouvertes pour "tirer des conséquences et des explications", a-t-il ajouté.
La procureure de Besançon, Edwige Roux-Morizot, a déclaré à l'AFP que le chauffeur, conduit à l?hôpital après l'accident, avait été placé en garde à vue pour "homicide et blessures involontaires".
Les tests d'alcool et de stupéfiants, effectués sur le chauffeur de 25 ans, se sont révélés négatifs. Il avait obtenu son permis chauffeur en 2015 et travaillait depuis décembre dans la société de transport.
Le chronotachygraphe du car a été confié à la Dreal (Direction régionale de l'environnement, de l'aménagement et du logement) de Franche-Comté.
Selon des enfants présents à bord de l'autocar, des vitres du véhicule ont explosé au moment du choc et le pare-brise, à l'avant du car, n'a pas résisté.
Une opération de relevage de l'autocar, de couleur jaune, couché dans la neige sur le flanc, avec le toit en partie enfoncé, a eu lieu en fin de matinée.
L'autocar avait fait l'objet de vérifications techniques en décembre 2015 et en janvier 2016, a déclaré M. Vidalies.
- Les enfants étaient-ils attachés ? -
"Pour l'instant, les premiers éléments dont je dispose semblent aller dans le sens que tout avait été fait normalement", a-t-il dit.
Le port de la ceinture de sécurité par les enfants est "une des questions qui se posent aujourd'hui", a-t-il relevé.
"Naturellement, le car était équipé (en ceintures). Est-ce que les enfants étaient attachés ou pas ? On ne sait pas. Donc, il va falloir entendre probablement les enfants", a-t-il ajouté.
grave Selon Christine Goulard-de-Curraize, vice-procureure du parquet de Besançon, interrogée par un correspondant de l'AFP, des témoignages ont fait état d'une possible vitesse excessive du chauffeur, compte tenu des conditions météorologiques (chutes de neige, rafales de vents et chaussée glissante).
Les deux adolescents tués sont un garçon de 12 ans et une fille de 15 ans. Les quatre autres blessés légers ont été conduits à l'hôpital de Pontarlier.
Au collège Lucie-Aubrac de Doubs, une cellule d'écoute avec des psychologues et une infirmière scolaire a été mise en place, a dit à l'AFP le principal adjoint, Franck Lucea. "On essaie de maintenir au maximum une activité normale dans l'établissement", de 635 élèves, a-t-il dit.
Une cellule médico-psychologique a été activée à la salle des fêtes de Montbenoît, où étaient regroupés les enfants indemnes.
Le président François Hollande a indiqué, dans un communiqué, que "toute la lumière sera(it) faite sur les circonstances de ce drame" et a adressé "aux proches des victimes (ses) sincères condoléances", les assurant de "la solidarité de toute la Nation". Le Premier ministre Manuel Valls a exprimé sur Twitter son "immense tristesse".
Le plus grave accident d'autocar en France reste celui de Beaune (Côte-d'Or) qui avait fait 53 morts, dont 44 enfants, le 1er août 1982. En octobre dernier, une collision, près de Libourne (Gironde), avait fait 43 morts.
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