Le chef de l'Etat a confirmé mercredi sa décision, qui circulait depuis plusieurs mois, de nommer Laurent Fabius à la tête de la prestigieuse institution de la rue de Montpensier. L'ancien Premier ministre (1984-1986), qui dirigeait la diplomatie française depuis 2012, avait lui-même confirmé son départ du gouvernement juste avant, confiant à la presse avoir participé à son dernier Conseil des ministres.
Formellement, "tant que Laurent Fabius n'a pas passé l'ensemble des auditions dans les différentes commissions de l'Assemblée et du Sénat, il reste ministre de ce gouvernement", a précisé le porte-parole du gouvernement Stéphane Le Foll.
Une fois cette étape franchie, M. Fabius succèdera à Jean-Louis Debré, qui avait été nommé à ce poste par Jacques Chirac en 2007.
Il retrouvera l'un de ses rivaux historiques au sein du PS, Lionel Jospin, dans l'atmosphère feutrée du Palais-Royal qui a déjà connu les échanges parfois acerbes entre deux anciens présidents de droite, Valéry Giscard d'Estaing et Jacques Chirac.
Deux autres nouveaux membres doivent prochainement intégrer le Conseil constitutionnel. Le président (PS) de l'Assemblée nationale Claude Bartolone a choisi Corinne Luquiens, secrétaire générale de l'Assemblée, pour succéder à Guy Canivet. Son homologue du Sénat Gérard Larcher (LR) a quant à lui choisi le conseiller d'Etat Michel Pinault pour la succession de Renaud Denoix de Saint-Marc.
Figure de la gauche depuis quatre décennies, plus jeune Premier ministre nommé à 37 ans par François Mitterrand en 1984, Laurent Fabius fut également président de l'Assemblée nationale (1988-1992 et 1997-2000) et ministre de l'Economie et des Finances (2000-2002). Cet homme de 69 ans n'est en revanche jamais parvenu à son grand objectif, la présidence de la République, ayant notamment été éliminé par Ségolène Royal lors d'une primaire du PS en 2006.
- Royal ou Ayrault en lice pour le Quai d'Orsay -
Au Quai d'Orsay, Laurent Fabius peut se targuer d'un succès majeur: la signature d'un accord lors de la Conférence Climat COP21 à Paris en décembre. Il eut également à traiter de multiples crises aux quatre coins de la planète dont le conflit syrien, dans le rôle du plus acharné dénonciateur de Bachar al-Assad.
Son départ devrait donner le coup d'envoi du remaniement ministériel, qui sera sans doute le dernier grand mouvement d'ampleur au sein de l'exécutif avant 2017. Les noms de Ségolène Royal, Elisabeth Guigou, Jean-Marc Ayrault ou du secrétaire d'Etat Matthias Fekl circulent dans la presse pour le remplacer au Quai d'Orsay.
L'équation est délicate pour François Hollande, toujours plombé par une impopularité record et dont la majorité tangue sérieusement avec le débat sur la déchéance de nationalité. Le chef de l'Etat a d'ores et déjà dû se séparer de Christiane Taubira, remplacée par Jean-Jacques Urvoas au ministère de la Justice.
La présence ou nom de ministres écologistes dans le prochain casting gouvernemental sera également scrutée avec attention. Après le refus de Nicolas Hulot, plusieurs hypothèses circulent, dont celles de Barbara Pompili, François de Rugy ou Jean-Vincent Placé, qui ont quitté cet été Europe Ecologie-Les Verts.
Est également mentionnée la piste d'Emmanuelle Cosse, secrétaire nationale du parti qui n'a plus de représentant au gouvernement depuis la décision de Cécile Duflot et Pascal Canfin de ne pas participer à l'équipe formée par Manuel Valls en 2014.
Autre arbitrage à rendre: le portefeuille à attribuer au patron des Radicaux de gauche Jean-Michel Baylet, qui devrait entrer au gouvernement afin de compenser le départ de la ministre PRG du Logement Sylvia Pinel.
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nousA lire aussi
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nous
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.