Après un sursaut aussi limité qu'éphémère à l'ouverture pour les principales Bourses européennes, la morosité a vite repris ses droits et la plupart perdait du terrain.
Vers 11H30 (10H30 GMT), Paris perdait 0,41%, Francfort -0,21%, Madrid -0,14% et Milan -0,72%, tandis que Londres prenait 0,32%.
Le net recul de Wall Street, tout comme la dégringolade mardi de la Bourse de Tokyo de 5,40% à la clôture n'aidaient pas non plus les places européennes à retrouver leur sang froid.
Les investisseurs ne cédaient pas à la panique mais les inquiétudes qui assombrissent le début d'année n'ont pas pour autant disparu.
"Si les investisseurs espéraient une semaine calme", notamment en raison de la fermeture des marchés chinois pour les célébrations du Nouvel An, "le réveil a été très brutal", remarque Michael Hewson, analyste chez CMC Markets.
De multiples facteurs dépriment les marchés, entre faiblesse persistante des prix du pétrole, indicateurs économiques moroses et désormais chute des valeurs bancaires.
"Et pourtant, les prévisions de croissance en Europe ne sont modifiées qu'à la marge actuellement mais les investisseurs vendent en masse les actions et recherchent des valeurs refuge", observe le courtier Aurel BGC.
Les craintes se sont concentrées ces derniers jours sur les banques alors que depuis le début de l'année le marché ne regardait quasi exclusivement que les prix du pétrole.
L'Agence internationale de l'énergie (AIE) a néanmoins battu en brèche mardi les espoirs d'une remontée des prix du pétrole à court terme, confirmant que le monde devrait rester submergé d'or noir face à une demande fragile.
Au-delà du pétrole, "le stress sur le secteur bancaire prend de plus en plus d'ampleur et le risque de propagation est bien présent", prévient John Plassard, chez Mirabaud Securities.
Les valeurs bancaires évoluaient en ordre dispersé, certaines souffrant encore mardi matin. Deutsche Bank prenait 0,36% à Francfort mais Intesa Sanpaolo perdait 4,10% et Unicredit 6,12% à Milan et Société Générale 2,12% à Paris.
- secteur bancaire sous pression -
Le secteur "fait face à de nombreux problèmes" dont une baisse des profits, une économie mondiale qui ralentit et des taux négatifs à travers la planète, réduisant de ce fait leur capacité à améliorer leur rentabilité au moment où la réglementation leur demande de renforcer leurs fonds propres, détaille M. Hewson.
"Il est assez simple de comprendre qu'elles ne peuvent pas faire tout en même temps", selon l'analyste.
Deutsche Bank, première banque allemande laminée en Bourse ces dernières semaines, s'est d'ailleurs vue dans l'obligation de publier un communiqué destiné à rassurer les investisseurs sur sa capacité à payer ses dettes.
De même, Benoît Coeuré, membre du directoire de la Banque centrale européenne (BCE), a tenté d'éteindre le feu, en soulignant que les incertitudes qui menacent l'économie mondiale ne viennent pas de la zone euro.
Il a souhaité une coordination des pays du G20, qui se réunissent à la fin du mois à Shanghai, "face à la dépréciation quasi généralisée des devises émergentes pour limiter tout risque de contagion au sein de l?économie mondiale", rappellent les stratégistes de Crédit Mutuel-CIC.
M. Plassard observe également que M. Coeuré a "tenu à rappeler que la BCE n'agirait pas sous la pression des marchés financiers (...) mais uniquement en fonction de ses analyses sur l'évolution de la croissance et de l'inflation".
Les investisseurs s'interrogent en effet sur la capacité des banques centrales à agir dans cet environnement économique mondial dégradé.
La BCE devrait probablement agir en mars mais c'est la Réserve fédérale américaine (Fed) qui concentre pour l'heure l'attention, alors que sa présidente Janet Yellen doit s'exprimer devant le Congrès américain mercredi et jeudi.
Le marché était jusqu'à présent convaincu que la Fed allait être très patiente avant de remonter à nouveau ses taux mais le dernier rapport sur l'emploi américain a comporté quelques bonnes nouvelles qui entretiennent la confusion sur l'avenir de la politique monétaire.
De son côté, le marché obligataire bougeait peu alors que les investisseurs s'étaient rués lundi vers les actifs les moins risqués comme la dette allemande dont les taux d'emprunt avaient fortement reculé.
Sur le marché des changes, l'euro était stable face au billet vert, à 1,1191 dollar.
Enfin, l'or, véritable baromètre de la peur du marché, se stabilisait à 1.190 dollars l'once après avoir grimpé la veille, signe de la frilosité des investisseurs.
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