L'association Alternative mobilité transport (AMT) a demandé à la profession de se rassembler Place de la Nation de 9H00 à 18H00.
Le préfet de police, Michel Cadot, a, en parallèle, averti que ses services veilleraient à garantir l'ordre public. "Depuis 15 jours, des perturbations importantes sont subies par les Franciliens du fait de ces manifestations répétitives qui entravent la circulation aux heures de pointe. Il n'est pas normal que cela perdure davantage", a-t-il indiqué. "Manifester est un droit, néanmoins chacun doit pouvoir être en mesure de se rendre à son travail ou de rentrer chez soi sans encombre".
Lundi, la plupart des manifestants - un peu plus d'une centaine en fin de journée - étaient des chauffeurs de transport à la demande qui exercent avec une licence de transport collectif (Loti), à qui les taxis reprochent d'effectuer des courses individuelles au mépris de la loi.
Ils entendaient protester contre des décisions du gouvernement, annoncées après un mouvement de colère des chauffeurs de taxis fin janvier, qui prévoient des "contrôles incessants" pour traquer les chauffeurs de VTC (voitures de tourisme avec chauffeur) "fraudeurs".
"Taxis, VTC capacitaires, plateformes numériques, on est tous d'accord sur une chose: il faut remettre les choses à plat. En attendant, on veut pouvoir continuer à travailler mais en ce moment, on risque 1.500 euros d'amende et une garde à vue pour exercice de taxi illégal", a expliqué à l'AFP le secrétaire de l'AMT, Fred Gnaoré.
Selon l'AMT, 10.000 personnes sont concernées.
Lundi, les chauffeurs ont bloqué l'accès à l'aéroport parisien de Roissy-Charles de Gaulle puis ont mené une opération escargot sur l'autoroute A1 vers la capitale.
Selon la préfecture de police (PP) de Paris, 10 procédures ont été établies pour entrave à la circulation - dont 3 conducteurs interpellés - et deux véhicules enlevés.
Environ 115 VTC, toujours selon la PP, se sont ensuite rassemblés sur la place Vauban, située près des Invalides. Des affichettes "touche pas à mon emploi" étaient apposées sur les pare-brises, a constaté une journaliste de l'AFP.
- Suspension d'Uber mardi -
L'AMT a appelé pour mardi "à des rassemblements statiques. Les opérations escargots et aux aéroports, ce sont des initiatives individuelles qu'on ne cautionne pas mais qu'on comprend parce que ce sont des gens désespérés, qui vont se retrouver sans emploi", a expliqué à l'AFP, le président de l'AMT, Joseph François.
D'autres chauffeurs prônaient des actions plus énergiques.
"Ce qu'on veut, c'est un moratoire sur les mesures décidées par (le Premier ministre) Manuel Valls le temps que M. (Laurent) Grandguillaume termine sa mission (qui doit durer trois mois, NDLR). Si on nous dit +les Loti c'est terminé+, on veut bien. Mais le temps que ça va prendre, vous pouvez pas nous mettre sur la guillotine (...) C'est un outil d'intégration sociale, des entreprises de mixité sociale, un antidote à la radicalisation", a ajouté M. François.
L'AMT a également demandé aux plateformes de VTC, comme Uber ou "Chauffeur Privé", d'"interrompre symboliquement leurs activités" mardi, "afin de montrer aux responsables politiques à quoi ressemblerait une France sans chauffeurs".
Seule Uber a répondu favorablement à cette demande, via un mail envoyé à ses chauffeurs et dont l'AFP a obtenu copie, dans lequel elle indique qu'elle suspendra "l'accès à l'application pour tous les partenaires parisiens mardi 9 février de 11H00 à 15H00".
Lors de la manifestation du 3 février, la plateforme Chauffeur Privé avait également interrompu son service pendant quatre heures.
Eddy, chauffeur "capacitaire" (Loti) depuis deux ans, a participé à tous les blocages depuis la semaine passée: "si, comme c'est prévu a la fin du mois, on ne peut plus aller sur les plateformes, moi je perds 70% de mon chiffre d'affaires. Y'a plus qu'à fermer la boîte et aller pointer à Pole Emploi".
"Pourquoi le gouvernement ne réagit pas? Pourquoi il fait comme si on n'existait pas? C'est dingue quand même. Les taxis sont mobilisés pendant deux jours et ils sont reçus par Valls! Nous ça fait 5 jours et rien ! On est à bout. J'ai peur qu'on arrive a un mouvement de révolte", s'inquiète Mourad, 31 ans, en Loti depuis un an.
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