Très critique depuis son départ du gouvernement en 2014, l'ex-ministre écologiste avait rappelé vendredi dans l'hémicycle que le dernier régime à avoir "massivement utilisé" la déchéance de nationalité avait été le régime de Vichy, déclenchant des huées dans les rangs socialistes.
"Vichy, ce n'est pas la République. C'est une part de la France, et je rappelle mes mots, mais ce n'est pas la République. Ce n'est pas la République!", avait lancé en retour le Premier ministre.
Dimanche, les critiques ont continué à s'abattre contre la députée de Paris.
"Ses propos sont incompréhensibles" et "inacceptables", a ainsi estimé la ministre de la Santé, Marisol Touraine, au Grand Rendez-vous Europe 1-iTELE-Le Monde. "Je pense que ses mots ont dépassé sa pensée", a ajouté Mme Touraine à propos de son ancienne collègue au gouvernement.
"Je trouve tout à fait inacceptables les propos de Mme Duflot qui ose comparer cette proposition du président de la République et du Premier ministre au régime de Vichy", a abondé Christian Estrosi, nouveau président Les Républicains de la région Paca sur France 3.
Le député écologiste François de Rugy, qui a quitté Europe Ecologie-Les Verts en 2015, est allé jusqu'à demander des "excuses" de la part de Mme Duflot. Pour lui, "c'est insultant pour la mémoire des victimes de maréchal Pétain". "Il ne faut pas oublier que les gens déchus (durant la Seconde Guerre mondiale) c'était pour ce qu'ils étaient, non pour ce qu'ils avaient fait". Il a appelé à cesser "d'instrumentaliser tout le temps l'Histoire".
- "Bouledogues aboyeurs" -
Il s'est attiré une réplique acide de Mme Duflot, invitée du Grand Jury RTL-LCI-Le Figaro: "Il demande à ce que vous citiez son nom à la radio car il y a un remaniement dans trois jours, il fait le bon élève".
L'ancienne ministre du Logement a maintenu ses propos polémiques: "Non seulement mes mots sont le reflet exact de ma pensée, mais je les maintiens tous", a réagi Mme Duflot, ajoutant que "ces mots se retrouvent quasiment dans les mêmes termes dans la tribune de Robert Badinter", l'ancien garde des Sceaux, publiée dans Le Monde vendredi.
La députée de Paris, qui se représentera en 2017 dans sa circonscription, a ensuite accusé "le Premier ministre de la France, Manuel Valls, d'avoir falsifié dans l'hémicycle ses propos et d'avoir monté une polémique (...) une cabale".
"Je n'ai pas invoqué Vichy, j'ai rappelé l'histoire de la déchéance de nationalité", a-t-elle fait valoir, martelant que M. Valls avait "menti sur les propos d'une parlementaire" de façon "indigne". Elle a assuré qu'elle ne se laisserait pas "impressionner" par les "bouledogues aboyeurs" de Manuel Valls, en allusion notamment au ministre délégué aux Relations avec le Parlement, Jean-Marie Le Guen.
Le débat sur la réforme constitutionnelle doit reprendre lundi à l'Assemblée, avant un vote solennel attendu mercredi.
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