Cet homme de 34 ans était un informateur de Jonathan Guyot, le policier en poste depuis 2010 à la brigade des stupéfiants de la PJ parisienne soupçonné d'avoir volé la cocaïne dans des scellés la nuit du 24 au 25 juillet 2014. Considéré par les enquêteurs comme un personnage-clé du dossier, il pourrait être, selon une source proche de l'enquête, le complice qui a aidé Guyot à transporter la marchandise une fois sortie des locaux de la police judiciaire.
En fuite depuis l'été 2014, il s'est finalement rendu et a été mis en examen pour trafic de stupéfiants, blanchiment en bande organisée et recel de détournement et soustraction de biens par personne dépositaire de l'autorité publique, a-t-on affirmé samedi de source judiciaire.
"Robert" a nié avoir reçu la cocaïne, d'une valeur estimée à deux millions d'euros à la revente et qui reste introuvable.
Mais son récit semble accréditer la thèse selon laquelle Jonathan Guyot, lui-même arrêté le 2 août 2014, mis en examen et toujours en détention provisoire, n'en était pas à son coup d'essai.
L'ex-brigadier, 34 ans, qui nie avoir volé la cocaïne et a tenté de se suicider en prison, est en effet soupçonné d'être impliqué dans un trafic de drogue plus vaste, avec plusieurs de ses collègues, alimenté par de la marchandise volée lors de perquisitions ou dans des scellés. Les juges d'instruction l'ont aussi mis en examen pour le vol de 1.200 euros, un kilo de cannabis et 129 grammes de cocaïne saisis en mars 2014.
- "Ça sort du chapeau" -
Or son ancien "indic" a reconnu avoir reçu d'importantes quantités de cannabis de Guyot, selon une source proche de l'enquête.
"+Robert+ a expliqué aux policiers qu'il était en contact avec Jonathan Guyot sur un trafic de cannabis important. Et c'est pour ça qu'il prend la fuite au moment de la médiatisation de l'affaire", a déclaré à l'AFP l'avocate de l'"indic", Maud Touitou. Selon une source proche de l'enquête, l'informateur explique des rentrées d'argent par ce trafic, qui porterait sur 90 kg de cannabis.
Pour l'avocat de Guyot, Bertrand Burman, "la démarche de cet +indic+ est tout de même très particulière". "Il se rend après un an et demi, je ne sais pas à l'heure actuelle dans quelles conditions. Ça sort un peu du chapeau. Il dit que Guyot lui aurait vendu une centaine de kilogrammes de cannabis. C'est nouveau, ça vient de sortir", a-t-il constaté, sollicité par l'AFP.
De source policière, on invite aussi à "prendre avec circonspection" le récit de cet "indic" qui "était aux abois et n'avait plus d'autre solution" que de se rendre.
Neuf autres personnes sont poursuivies dans l'enquête sur la cocaïne du "36", dont l'épouse de Jonathan Guyot et cinq policiers.
Un de ces policiers a raconté aux enquêteurs que Guyot "tapait dans les perquisitions", un autre dit avoir été sollicité "pour écouler de la came", selon une source proche du dossier. Des notes pouvant correspondre à un tel commerce ont aussi été retrouvées dans son téléphone.
"D'après ces témoins, il faisait cela pour rémunérer des informateurs, mais on peut penser qu'il y a eu aussi de l'enrichissement personnel", relève une source proche de l'enquête. D'importantes sommes d'argent en liquide ont été retrouvées: près de 9.000 euros au domicile de Guyot, environ 16.000 dans un de ses sacs à dos, tandis que son frère a reconnu avoir récupéré 200.000 euros, entreposés chez un proche de l'ex-brigadier, et les avoir cachés au fond et autour du lac de Créteil.
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