Une journée nationale pour tenter d'éradiquer le moustique Aedes Aegypti, qui transmet aussi la dengue et le chikungunya, était prévue au Honduras. Le pays a décrété cette semaine l'état d'urgence national après avoir enregistré près de 3.700 cas de contamination depuis mi-décembre.
Au Brésil, militaires et agents sanitaires vont depuis des jours de maison en maison pour distribuer des tracts et conseiller les gens. Le géant sud-américain attend un million de touristes à Rio ce week-end à l'occasion de son célèbre carnaval, qui dure jusqu'à mardi.
"La réponse face à ce problème va passer par la lutte contre le moustique transmetteur du virus", avait prévenu mercredi Carissa Etienne, directrice de l'Organisation panaméricaine de la santé (OPS), après une réunion en urgence des ministres de la Santé de 14 pays d'Amérique latine, qui se sont engagés à lutter ensemble contre le virus.
Avec 26 pays et territoires contaminés sur le continent américain, la région est la plus affectée par l'épidémie, qui se manifeste par des symptômes grippaux bénins, pouvant même passer inaperçus, mais dont les complications pourraient être graves voire mortelles.
La Colombie, deuxième pays le plus touché après le Brésil, a d'ailleurs attribué vendredi trois décès au virus Zika, en précisant qu'ils étaient tous "précédés du syndrome de Guillain-Barré", une maladie neurologique pouvant mener à la paralysie définitive et possible effet du Zika.
"D'autres cas vont apparaître", a averti la directrice de l'Institut national de la Santé (INS), Martha Lucia Ospin, soulignant que "le monde se rend compte que le Zika est cause de mortalité. Pas très élevée, mais oui, il est cause de mortalité".
- Encore mal connu -
C'est la première fois qu'un responsable gouvernemental attribue des décès au virus, également suspecté d'entraîner une malformation congénitale, la microcéphalie (réduction du périmètre crânien, néfaste au développement intellectuel).
Devant l'explosion de cas de microcéphalie en Amérique du Sud, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) a décrété une "urgence de santé publique de portée internationale".
Le Brésil est le pays le plus touché par l'épidémie, avec 1,5 million de personnes contaminées, 404 cas de bébés nés avec une microcéphalie depuis octobre et 3.670 autres cas suspects associés au Zika, contre 147 confirmés sur l'ensemble de l'année 2014.
Encore mal connu, le virus, pour lequel il n'existe pas de vaccin, a révélé ces derniers jours de nouvelles facettes inquiétantes, avec l'annonce aux Etats-Unis d'un cas de transmission par voie sexuelle puis la découverte par des chercheurs brésiliens de sa présence sous forme active dans la salive et l'urine.
Les scientifiques insistent toutefois sur le fait que le moustique reste le principal vecteur du virus.
Face à cette menace, conseils et mesures en tous genres se sont multipliés ces derniers jours: opérations de fumigation contre les moustiques en Amérique du Sud, recommandation par les autorités de santé américaines de pratiquer l'abstinence sexuelle ou d'utiliser des préservatifs si l'on revient de zones à risques, voire de reporter son don de sang selon l'OMS.
En Amérique latine, le fait que l'avortement et la pilule du lendemain restent interdits dans beaucoup de pays latino-américains n'a pas empêché certains d'entre eux - Salvador, Colombie, Equateur notamment - de conseiller d'éviter toute grossesse.
De quoi susciter les critiques du Haut commissariat aux droits de l'Homme, qui a jugé ces conseils inutiles et recommandé, d'abord, un meilleur accès à la contraception et à l'interruption volontaire de grossesse.
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