Vers 16H40, 150 voitures ont commencé à quitter sous escorte policière la place de la Nation, via le cours de Vincennes, dans l'est de la capitale, où elles étaient rassemblées dans le calme depuis le milieu de journée, a constaté un journaliste de l'AFP.
Les VTC ont mis en place un barrage filtrant au niveau de l'hôtel Hyatt sur l'A1, vers l'aéroport de Roissy, avec quelques bouchons à la clé, a constaté l'AFP.
"J'ai appelé à ce rassemblement qui s'est tenu dans le calme. Je me dédouane de toutes les initiatives individuelles qui pourraient suivre dans les prochaines heures, mais je comprends la frustration. Ca va chauffer", a prévenu Joseph François, président de l'association Alternative mobilité transport (AMT), regroupant des sociétés de Loti (transport collectif à la demande), statut utilisé par certains chauffeurs de VTC et qui est cible des critiques des taxis.
Les dernières déclarations du secrétaire d'État aux Transports Alain Vidalies, "ont mis le feu aux poudres. C'est scandaleux", a-t-il indiqué, annonçant que l'AMT allait demander de nouvelles autorisations de manifester lundi, de préférence aux Invalides.
"On ne peut plus accepter ces événements", a affirmé M. Vidalies, en marge d'un déplacement dans l'Yonne. "(...) le temps est à la discussion et on ne peut pas perturber comme ils le font alors que ce n'est pas un mouvement massif", a-t-il ajouté.
"Nous avons été livrés sur la place publique comme gage de paix sociale avec les taxis. Il n'y aura pas de paix sociale", a ajouté M. François, en réclamant "un moratoire pour donner du temps à M. Grandguillaume de mener sa mission".
Laurent Grandguillaume, député (PS) de la Côte-d'Or, a été nommé médiateur la semaine dernière par le gouvernement. Il a mené des consultations jeudi avec toutes les parties concernées.
"On a l'impression que l'État nous sacrifie comme des moutons pour faire vivre les taxis", s'est plaint Ali Souei, fondateur d'une entreprise LOTI de trois véhicules, présent vendredi à la Nation.
- Des VTC se désolidarisent -
A la source de cette détresse, les assurances données par le gouvernement aux taxis la semaine dernière après un mouvement de colère de la profession, en particulier des "contrôles incessants" pour traquer les chauffeurs qui effectueraient des courses de type VTC sans habilitation.
Les plateformes de réservation électroniques de VTC via des applications, comme Uber, SnapCar et Chauffeur-Privé, ont en effet en partie recours à des chauffeurs qui détiennent des licences LOTI, plus faciles jusqu'ici à obtenir que les cartes de VTC.
Or, le gouvernement a envoyé des lettres de mise en demeure aux plateformes pour leur rappeler que les LOTI s'appliquent aux transports collectifs et non individuels, et leur intimer l'ordre de se mettre en conformité d'ici au 28 février. Quelque 10.000 chauffeurs, selon ces plateformes, sont ainsi menacés de perdre leur emploi.
"S'il n'y a pas d'applications, qui va nous faire travailler?", a lancé M. Souei.
Le patron des taxis G7, Serge Metz, a invité vendredi les LOTI qui effectuent des courses individuelles à devenir VTC ou taxis pour exercer de façon légale, en leur offrant une "formation gratuite".
Les VTC se sont désolidarisés du mouvement des chauffeurs LOTI.
"Une manif', il faut savoir la commencer, il faut savoir l'arrêter", a déclaré sur BFMTV l'un des entrepreneurs du VTC, Yves Weisselberger, président de la Fédération française du transport de personnes sur réservation et fondateur de Snapcar.
"Je crois que s'ils ne s'arrêtent pas, ils vont rentrer dans une impopularité qui est la même des taxis lorsqu'ils manifestent", a-t-il ajouté.
Les VTC sont "prêts à jouer le jeu" en faisant des propositions à M. Grandguillaume. "S'il ne propose aucune solution dans quinze jours, libre aux chauffeurs de revenir, et là, ils seront peut-être 2.000 au lieu d'être 200".
Des syndicats de chauffeurs VTC avaient déjà refusé de participer à la mobilisation mercredi.
Le ministre de l'Économie, Emmanuel Macron, a estimé jeudi soir que les manifestations des VTC et des taxis "montrent la difficulté des changements qui sont à l'oeuvre dans nos sociétés et qui vont avec cette transformation".
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