"C'était une très bonne rencontre", a dit M. Kaczynski, président du parti conservateur Droit et Justice (PIS), après s'être entretenu avec M. Cameron dans un hôtel de la capitale polonaise.
"Nous avons obtenu pas mal de choses", a-t-il estimé. Les bénéfices sociaux accordés actuellement aux Polonais vivant et travaillant en Grande-Bretagne - ils sont plus d'un million - seront maintenus, y compris pour les allocations controversées pour les enfants restés en Pologne, a-t-il souligné. D'éventuelles coupes dans ces prestations ne pourront être "arbitraires", a dit M. Kaczynski aux journalistes à l'issue de la rencontre, mais seront "décidées par l'Union européenne, avec la participation de la Pologne".
Le ton du chef du PIS tranchait avec la prudence de la Première ministre polonaise Beata Szydlo, qui avait accueilli M. Cameron à Varsovie.
Celle-ci avait déclaré la veille au Times de Londres que, "telles qu'elles sont", les propositions concernant le changement des règles sur les bénéfices sociaux des travailleurs européens en Grande-Bretagne "ne sont pas assez bonnes" pour être acceptées.
Cependant, vendredi matin, avant d'entamer ses pourparlers avec M. Cameron, Mme Szydlo a répété que la Pologne souhaitait que le Royaume-Uni reste dans l'UE, qu'il est "un partenaire stratégique très important" pour son pays, et que Varsovie appuie une bonne partie de ses propositions, comme la "dé-bureaucratisation" des institutions européennes.
Le déplacement de M. Cameron à Varsovie et à Copenhague intervient alors que le soutien pour la sortie de l'UE augmente dans son pays, selon un sondage publié vendredi par le journal The Times.
Les partisans du "Brexit" représentent maintenant 45% des Britanniques interrogés, soit une hausse de trois points, alors que le maintien dans l'Union n'est soutenu que par 36%, en baisse de deux points selon ce sondage.
Les bénéfices sociaux sont l'une des principales pierres d'achoppement des négociations entre l'UE et la Grande-Bretagne.
Londres propose d'ouvrir ces avantages à ceux qui séjournent au Royaume-Uni depuis au moins quatre ans, alors que l'UE suggère de son côté un mécanisme de "sauvegarde" pour limiter les droits sous certaines conditions.
Les quatre pays d'Europe centrale du "groupe de Visegrad" - Pologne, République tchèque, Slovaquie, Hongrie - veulent définir une position commune sur ces propositions, a indiqué vendredi le Premier ministre conservateur hongrois Viktor Orban.
"Nous sommes en discussion avec les pays de Visegrad pour atteindre une position commune", a déclaré M. Orban qui doit accueillir Mme Szydlo lundi et se rendre à Prague le 15 février.
- "Grande illusion" -
La proposition de compromis - qui prévoit également des garanties pour la City - présentée mardi par le président du Conseil européen Donald Tusk pour éviter un "Brexit" a suscité le scepticisme de plusieurs capitales, dont Varsovie.
Cette absence de satisfaction jusqu'à présent peut être un signe que le compromis est équitable et équilibré, mais aussi présager qu'un accord sera difficile à obtenir lors du sommet européen prévu les 18 et 19 février, a-t-on indiqué de source proche des discussions.
Les propositions de Bruxelles prévoient aussi un "mécanisme" par lequel les neuf pays qui n'ont pas adopté l'euro peuvent faire part de leurs inquiétudes et recevoir "les assurances nécessaires" sur les décisions des 19 autres Etats de l'UE qui utilisent la monnaie unique.
Si un accord intervient entre Londres et le reste de l'UE au sommet prévu dans deux semaines, le référendum sur le maintien de la Grande-Bretagne dans l'Union promis par M. Cameron aux Britanniques pourrait se tenir en juin.
Le Premier ministre britannique a quitté Varsovie en fin de matinée pour Copenhague pour y rencontrer son homologue danois Lars Rasmussen.
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