Le déficit des échanges de biens de la France avec le reste du monde s'est réduit de 21,6%, ont indiqué vendredi les Douanes. Il était de 58,3 milliards d'euros en 2014.
Si l'on inclut les services, le déficit s'établit à 9,4 milliards d'euros, contre 16,8 milliards en 2014, selon le Quai d'Orsay.
Le déficit commercial recule pour la quatrième année consécutive, après avoir atteint un record historique de 74,5 milliards d'euros en 2011. La France n'a pas connu d'excédent commercial annuel depuis 2002.
"80% de cette baisse est due aux évolutions que l'on constate sur les prix de l'énergie et au niveau de l'euro", autrement dit à des "facteurs exogènes", a reconnu le secrétaire d'Etat au Commerce extérieur, Matthias Fekl, lors d'une conférence de presse.
Il a toutefois souligné que les exportations avaient progressé "plus vite que le commerce mondial".
Celles-ci ont augmenté de 4,3% en 2015, soutenues par les livraisons aéronautiques et automobiles, "particulièrement dynamiques", les ventes de produits de luxe ainsi que celles de biens d'équipement, selon les Douanes.
Les ventes d'Airbus ont atteint un "nouveau record", à 28,9 milliards, après 25 milliards en 2014. Celles d'automobiles ont augmenté particulièrement vers l'Espagne, où la croissance économique est soutenue par la consommation privée et l'investissement, et le Royaume-Uni.
Les exportations de produits agroalimentaires se sont redressées (+2,9%, après -1,0%), "tirées par les boissons, notamment les champagnes à destination des pays anglo-saxons, le Cognac aux Etats-Unis et les vins et spiritueux à la Chine".
- Les exportateurs plus nombreux -
"Il y a eu une hausse significative du nombre d'entreprises exportatrices", passées de 121.000 en 2014 à 125.000, un chiffre qui reste néanmoins bien inférieur à celui de "l'Allemagne" ou de "l'Italie", a souligné M. Fekl.
"Le tissu qui avait été détruit par la crise est en train de se reconstituer", s'est-il félicité.
Les importations ont pour leur part augmenté "modérément", de 1,2% (contre un repli de 0,6% en 2014), "tirées vers le bas par la chute des approvisionnements énergétiques due au reflux du prix du pétrole", selon les Douanes. Le prix moyen du baril de brut est passé de 110 dollars à la mi-2014 à 30 USD à la fin 2015.
La facture énergétique s'est de fait réduite de 14,6 milliards d'euros pour s'établir à 40,1 milliards, "soit le plus faible déficit depuis 2009".
Si l'on exclut les achats de pétrole raffiné, ceux de produits manufacturés ont toutefois progressé "rapidement", de 5,7%, avec une vive progression pour les matériels de transport, dont la production est fortement intégrée en Europe.
Par zone géographique, les ventes vers les pays de l'Union européenne ont augmenté de 2,2% en 2015. Les exportations vers les pays tiers (hors UE) ont bondi pour leur part de 7,4% après avoir reculé en 2014 de 1,6%, "à la faveur de la dépréciation de l'euro".
Du côté des importations, celles en provenance de l'UE se sont redressées (+0,7%) et les achats aux pays tiers ont augmenté de 1,9%.
Les importations en provenance des pays fournisseurs de pétrole ont de leur côté baissé, un recul qui touche "particulièrement l'Afrique (Nigeria, Libye), l'Europe hors UE (Russie, Kazakhstan) et le Proche et Moyen-Orient (notamment Arabie saoudite)".
"Le déficit sur les biens est compensé à 80% par les excédents que nous avons sur les services et le négoce", a assuré M. Fekl.
Pour autant, la balance des biens et services reste "déficitaire", même s'il s'agit "du plus bas niveau depuis 10 ans", selon le secrétaire d'Etat.
Pour 2016, la France devrait pouvoir saisir de nouveaux marchés à l'exportation, profitant de la faiblesse de l'euro, estime l'assureur-crédit Euler Hermès dans une note. Toutefois, la crise des pays émergents fait planer une menace sur le commerce mondial.
"Nous sommes moins dépendants qu'un certain nombre de nos grands partenaires, et notamment l'Allemagne, des exportations vers les pays émergents", a toutefois tempéré M. Fekl, tout en reconnaissant que la France pourrait en pâtir dans un deuxième temps, par répercussion.
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