La procureure Emmanuelle Puyobrau a requis trois ans ferme avec mandat de dépôt pour trois des douze prévenus, trois ans dont deux ferme pour deux d'entre eux, un an ferme pour un autre et un an dont six mois ferme pour quatre. Elle a réclamé également 5000 euros d'amende pour chacun d'entre eux, et requis la relaxe pour deux des prévenus.
Il n'est pas question "d'occulter le contexte, ni la souffrance de ces hommes, car cette souffrance était immense, était légitime, mais, on ne peut pas accepter ces violences", a déclaré la magistrate.
"Qu'on arrête de me dire que ce n'était pas grave! Ce sont des dégradations en réunion, 500.000 euros de préjudice, c'est énorme", a-t-elle poursuivi.
"Je doute que ce soit une petite manifestation pacifique, comme j'ai pu l'entendre depuis hier (...) Des menaces et de la pression, il y en a eu et dans un Etat de droit on ne peut pas le tolérer", a-t-elle ajouté.
"Constat d'hier: j'ai attendu toute la journée une prise de conscience. La douleur, je comprends qu'elle soit toujours-là, mais à un moment donné, on est capable de réfléchir à ces actes! Et moi j'ai entendu +si c'était a refaire on le referait+.", a-t-elle encore pointé.
Avant de s'insurger :"Quand j'entends leurs conseils dire +Mme le procureur, mettez-vous à leur niveau+, mais ils ne sont pas idiots ! (...) Arrêtons de prendre un air condescendant, arrêtons de penser qu'ils ne sont pas capables de discerner le bien du mal!".
Et "ce n'est pas parce qu'ils font partie d'une communauté qu'ils sont au dessus des lois (...). Arrêtons de croire que nous n'avons pas considéré ces gens, c'est beaucoup trop facile", a-t-elle lancé.
Sur les douze prévenus qui comparaissent depuis jeudi matin devant le tribunal correctionnel d'Amiens pour "entrave à la circulation de véhicules", certains aussi pour "destruction du bien d'autrui par un moyen dangereux pour les personnes" et "vol en réunion", six ont nié les faits.
A l'origine de ce mouvement de colère dans la nuit du 28 au 29 août, week-end de retour de congés: un triple homicide quatre jours plus tôt dans leur communauté à Roye (Somme) et le refus de la justice de laisser sortir de prison le fils de l'une des victimes, le temps d'assister aux obsèques.
Les gens du voyage qui avaient alors décidé cette spectaculaire action pour faire pression sur la justice.
La cour d'appel d'Amiens avait finalement autorisé cette présence aux funérailles et les gens du voyage avaient levé aussitôt le barrage.
Le délibéré devrait être rendu vendredi après-midi.
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