Selon un journaliste de l'AFP, la situation était calme au poste-frontière turc d'Oncupinar, près de Kilis en Turquie et face à la ville syrienne de Bab al-Aslam, où aucune entrée ou sortie du territoire turc n'était autorisée en début de matinée.
Aucun groupe de réfugiés n'était visible depuis la frontière où quelques véhicules de la police turque étaient stationnés dans le long couloir protégé qui fait office de no man's land entre les deux pays, a constaté ce journaliste de l'AFP.
Les réfugiés sont massés au-delà de ce no man's land, dans des champs et des campements de fortune, a précisé à l'AFP Rami Abdel Rahmane, le directeur de l'Observatoire des droits de l'Homme (OSDH), une ONG qui dispose d'un vaste réseau de sources dans la Syrie en guerre.
"Ils sont des milliers de personnes, notamment des familles avec des femmes et des enfants, qui attendent de passer en Turquie", a-t-il indiqué.
Lancée lundi avec l'appui de la Russie, l'offensive de l'armée syrienne dans la province d'Alep a poussé près de 40.000 civils à fuir leurs foyers, selon l'OSDH.
Jeudi, le Premier ministre turc Ahmet Davutoglu avait précisé que 10.000 nouveaux réfugiés attendaient au poste-frontière de Kilis à cause des bombardements aériens et des attaques sur Alep.
"De 60.000 à 70.000 personnes font mouvement des camps du nord d'Alep vers la Turquie", avait-il ajouté.
La Turquie, qui accueille déjà quelque 2,5 millions de Syriens sur son sol, a mis en cause le régime de Damas, qu'elle combat, et ses "complices" russes.
Ses dirigeants ont également exhorté la communauté internationale à réagir.
"Environ 10.000 personnes venues d'Alep attendent aujourd'hui à la frontière pour entrer en Turquie. Les Russes bombardent sans répit, le régime (de Damas) bombarde sans répit. Mais le monde se tait", a déploré jeudi soir le président islamo-conservateur turc Recep Tayyip Erdogan, en visite en Equateur.
L'ancienne capitale économique de la Syrie est depuis 2012 une place forte des rebelles qui en contrôlent l'est, tandis que les quartiers ouest sont aux mains du régime.
L'armée syrienne, soutenue par la puissante aviation russe, a coupé cette semaine la principale route d'approvisionnement des rebelles entre la ville d'Alep et la Turquie. Le régime a ainsi remporté sa plus grande victoire dans la province d'Alep depuis 2012.
Les insurgés de la deuxième ville de Syrie, coupée en deux depuis plus de trois ans, sont désormais menacés d'un siège total.
Le régime est également déterminé à écraser la rébellion dans l'ensemble de la province.
Vendredi, l'armée s'est emparée de la localité de Rityane, au nord d'Alep, appuyée par des dizaines de raids russes, selon l'OSDH.
Rityane était "très symbolique pour les rebelles en raison du grand nombre d?insurgés qui y étaient retranchés et de sa résistance aux assauts de l?armée, notamment l?année dernière", a indiqué M. Rahmane.
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nousA lire aussi
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nous
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.