L'Australien de 44 ans avait créé la surprise en affirmant dans la nuit de mercredi à jeudi qu'un dénouement était proche.
"Si l'ONU annonce demain (jeudi) que j'ai perdu mon affaire contre le Royaume-Uni et la Suède, je sortirai de l'ambassade vendredi à midi pour être arrêté par la police britannique", avait-il déclaré dans un communiqué.
Assange "Cependant, si je l'emporte et s'il est reconnu que les parties étatiques ont agi illégalement, j'attends la restitution immédiate de mon passeport et la fin de toute nouvelle tentative de m'arrêter", avait-il ajouté, sans préciser ce qu'il ferait dans ce cas de figure.
Le ministère des Affaires étrangères suédois a levé le suspense sur cette décision: le groupe de travail de l'ONU a estimé que le militant était victime d'une détention arbitraire.
Wikileaks L'avocat suédois de M. Assange, Per Samuelsson, a rappelé la définition large de la détention dans la Convention européenne des droits de l'homme, à savoir toute privation de liberté.
Mais l'incertitude persistait concernant le bénéfice que l'Australien pourrait tirer de cet avis de l'ONU, non contraignant pour les États membres.
Il n'a "aucune incidence formelle sur l'enquête préliminaire en cours dans le cadre de la loi suédoise", a indiqué dans un communiqué le parquet suédois, chargé de l'enquête sur des accusations de viol lancées par une Suédoise en 2010.
Ces magistrats souhaitent entendre l'Australien à l'ambassade d'Équateur à Londres, dont il n'est pas sorti depuis juin 2012. Ils ont émis contre lui un mandat d'arrêt européen.
Et le gouvernement britannique s'est empressé de rappeler que du fait de ce mandat d'arrêt, il était "légalement obligé d'extrader M. Assange", selon un porte-parole.
"M. Assange n'a jamais été détenu arbitrairement par le Royaume-Uni, il a délibérément évité une arrestation légale en choisissant de rester dans l'ambassade d'Équateur", a souligné ce porte-parole.
De son côté, l'Equateur a assuré maintenir sa "protection" de Julian Assange.
Le gouvernement suédois, qui n'est pas juridiquement impliqué dans cette affaire, n'a pas commenté. "Nous pouvons simplement constater que le groupe de travail est arrivé à une autre conclusion que les autorités judiciaires suédoises", a déclaré une porte-parole du ministère des Affaires étrangères.
WikiLeaks a programmé une conférence de presse vendredi à Londres à midi (12H00 GMT).
- Personnage controversé -
M. Assange, qui nie le viol, refuse de se rendre en Suède de peur d'être extradé vers les États-Unis, où il pourrait se voir reprocher la publication par WikiLeaks, en 2010, de 500.000 documents classés secret défense sur l'Irak et l'Afghanistan et 250.000 communications diplomatiques.
La principale source des documents publiés, le soldat américain Bradley Manning (devenu Chelsea), a été condamné à 35 ans de prison pour espionnage.
Le site internet WikiLeaks a été fondé en 2006 dans le but de dénoncer les agissements délictueux de gouvernements ou institutions en publiant des documents confidentiels et des analyses à l'échelle mondiale.
C'est ce site qui a déposé plainte contre la Suède et la Grande-Bretagne auprès du groupe de travail de l'ONU. "La seule protection dont il bénéficie (...) est de rester dans l'enceinte de l'ambassade. La seule façon pour lui de jouir du droit d'asile est d'être en détention", lit-on dans la plainte.
Mais en Suède, où il bénéficiait d'une bonne image avant cette affaire, on rappelle souvent que M. Assange s'est imposé lui-même sa détention.
Personnage controversé, M. Assange vit dans une pièce de cette ambassade, située dans le quartier chic de Knightsbridge, qui fait à la fois office de chambre et de bureau et qu'il a comparée à une station spatiale.
La police londonienne a arrêté en octobre la surveillance physique de l'ambassade, dont le coût a soulevé des critiques.
Les sympathisants d'Assange ont ainsi créé un site qui détaille minute par minute le nombre de jours de sa détention (1885), son coût estimé pour les contribuables britanniques (13 millions de livres) et toutes les bonnes actions que pourraient financer ces millions.
L'Équateur, qui lui a accordé l'asile politique en août 2012, demande sans relâche la permission de le faire venir à Quito.
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