En Ile-de-France, un train sur deux circulait sur les RER A et B, deux des lignes les plus fréquentées en Europe, en raison des préavis de grève déposés par la CGT. Le reste du réseau Transilien fonctionnait normalement, comme les lignes de métro, bus et tramway.
Derrière le slogan "réprimés, méprisés, stop", plus d'un millier de personnes se sont rassemblées place de la Nation à la mi-journée. A la tribune, les huit anciens de Goodyear ainsi que le leader de la CGT Philippe Martinez. Sanseverino et le chanteur nordiste HK monteront aussi sur scène.
Les militants de Nord-Pas-de-Calais-Picardie sont venus en nombre. Pas moins de dix-huit autocars ont été prévus pour les acheminer, selon l'ancien délégué CGT Goodyear, Mickaël Wamen, l'un des huit condamnés.
Ce dernier a demandé "l'arrêt des poursuites" contre les anciens salariés de Goodyear, condamnés le 12 janvier à 24 mois de prison dont neuf ferme - une peine inédite - pour la séquestration de deux cadres. Le parquet avait décidé de les poursuivre malgré le retrait de plainte des dirigeants séquestrés.
Certains à gauche avaient alors accusé le gouvernement d'être à la man?uvre. Le Premier ministre Manuel Valls avait répondu à ces accusations en assurant que "la justice (était) indépendante", tout en reconnaissant une peine "indéniablement lourde".
D'autres manifestations devaient émailler la journée dans plusieurs villes (Nantes, Nice, Toulouse ...).
A Strasbourg, une centaine de militants sont venus jeudi matin exprimer leur solidarité. La condamnation des ex-Goodyear "menace la liberté d'expression" des salariés et constitue une "atteinte" à l'exercice de la liberté syndicale, a affirmé Bruno Pannekoecke délégué CGT chez le sous-traitant automobile Punch.
- "Répression sans précédent" -
"La condamnation des ex-Goodyear, c'est une attaque contre tous les travailleurs. Qui se lèvent pour dire +ça suffit !+", a déclaré sur Sud Radio Nathalie Arthaud (Lutte ouvrière).
Pour Philippe Martinez, le patron de la CGT, il faut que la "criminalisation de l'action syndicale cesse". Et la "solidarité", "rapide, spontanée et très large", observée depuis la condamnation des ex-Goodyear, est "une excellente réponse au gouvernement et au patronat qui lance une campagne de dénigrement du syndicalisme, et en particulier de la CGT", estime-t-il dans un entretien à L'Humanité.
Cette mobilisation "va se poursuivre" pour "défendre les Goodyear, mais aussi l'ensemble de nos syndiqués menacés", dit-il. M. Martinez cite le cas des "camarades d'Air France", convoqués en mai devant la justice pour les violences commises lors du CCE où le DRH de la compagnie avait vu sa chemise arrachée. Mais "notre souci est de n'oublier personne, car il n'y a pas de petites et de grandes attaques contre les syndicalistes".
La pétition lancée par la CGT pour demander la relaxe en appel des ex-Goodyear a recueilli plus de 150.000 signatures. Elle accuse notamment François Hollande et son gouvernement d'avoir "décidé de déclencher une répression sans précédent des syndicalistes qui luttent dans les entreprises". La CGT dit observer une "multiplication" de cas depuis l'affaire des cinq militants CGT de Roanne, poursuivis pour avoir refusé un prélèvement ADN, avant d'être relaxés en 2013.
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nousA lire aussi
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nous
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.