La Brittany Ferries commence à sortir la tête de l'eau. Après une période extrêmement compliquée sur le plan comptable qui s'est traduite par un déficit cumulé de 70 millions d'euros entre 2007 et 2012, la compagnie maritime vient de connaître une année 2015 plutôt faste. "La chute du prix des carburants, le retour du dynamisme économique en Angleterre, l'arrêt de myferrylink en juin 2015, une livre les crises en Afrique du Nord qui pousse les Britanniques à choisir la France plutôt que cette région du monde pour leur vacances, sont autant d'éléments qui plaident en notre faveur", expose Jean-Marc Roué, président du Conseil de surveillance. L'une des trois lignes normandes de la Brittany Ferries, celle reliant Ouistreham à Portsmouth n'est pas étrangère à la bonne dynamique actuelle puisque qu'elle a attiré l'an passé à elle seule plus du tiers des 2,5 millions de passagers qui ont emprunté l'une des onze lignes de la compagnie.
Aucun renouvellement de flotte prévu
Sur cette liaison hautement fréquentée, deux navires assurent les trois connexions quotidiennes. En mer depuis 1992, le Normandie peut accueillir 2 100 passagers, 648 voitures et 80 poids-lourds, contre 2170, 830 et 120 pour le Mont-Saint-Michel, en service depuis 2003. Ce dernier vient d'ailleurs d'être équipé en décembre, un an après son fidèle camarade, de filtres à fumée qui réduisent les émissions d'oxyde de souffre et de particules fines, pour un investissement d'une douzaine de millions d'euros. "Aucun renouvellement de la flotte n'est prévu ces prochains mois, car même si la santé financière de notre société est plus appréciable aujourd'hui, il nous faut être prêt à convaincre nos partenaires d'investir avec nous plus de 200 millions d'euros", explique Jean-Marc Roué.
Compte tenu des chiffres de fréquentation actuels, jamais l'impact sur l'économie locale n'a été aussi important à Caen la mer. Selon une étude, quelque 96 millions d'euros ont été investis directement en Normandie par les Britanniques qui ont embarqué ou débarqué à Ouistreham. Sur le million de passagers annuels, un tiers a séjourné aux moins 24 heures en Normandie, pour une dépense moyenne quotidienne de 70 euros. Sans oublier l'emploi : 600 salariés y travaillent directement pour la Brittany Ferries, dont 500 marins, en marge des 1 400 postes induits. Chaque année, la société achète pour 20 millions d'euros de fournitures ou de services à des entreprises de la région. Si la période de forte fréquentation s'étale d'avril à septembre, juillet et août demeurent des moins surchargés. Il n'est pas rare qu'il ne soit plus possible de réserver. Et la compagnie veut aller plus loin. Elle s'est alliée avec les comités régionaux du tourisme de l'ouest français pour une vaste campagne de communication sur la région de Londres. Plus de 1,5 million d'euros a été investi à cet effet. La Britanny en attend beaucoup, à l'heure où la Normandie a changé sur le plan institutionnel.
REPERES
30 ans > Le 6 juin 1986, Brittany Ferries inaugurait sa première traversée commerciale de la Manche entre Caen-Ouistreham et Portsmouth.
Un million > Le nombre de passagers par an sur cette ligne, soit 40% de la fréquentation sur l'ensemble des onze lignes de la compagnie.
Anglais > 85 des passagers de la ligne Caen/Portsmouth sont anglais.
Fret > 100 000 poids-lourds sont transportés chaque année entre Ouistreham et Portsmouth. C'est plus de 55% du fret assuré par la compagnie.
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nousEnvie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nous
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.