Le contexte reste difficile: les sept quotidiens nationaux ont vu leurs ventes baisser de 1,4% en 2015 en nombre d'exemplaires vendus - mais moins qu'en 2014, où la baisse était de 3,8%.
Les situations sont contrastées, avec, tous formats confondus seulement deux titres en hausse, "L'Equipe" (+1,76%) et "Les Echos" (+1,18%). Les cinq autres sont en baisse : "Le Figaro" (-0,8%), "La Croix" (-0,93%), "Le Monde" (-1,9%), "Libération" (-5,7%) et "Aujourd'hui en France" (-6,2%). Le quotidien régional "Le Parisien" a aussi reculé de 6,3%.
Ils sont tirés vers le bas par leurs ventes d'exemplaires papier, en particulier les ventes en kiosque (dites "au numéro") qui ont chuté en moyenne de 8,64%, après avoir déjà reculé de 10% en 2014.
Ce déclin a frappé tous les titres, mais moins "La Croix" et "Libération", ce dernier ayant enregistré des ventes très importantes après l'attentat contre Charlie Hebdo en janvier. Ainsi le recul en kiosque a été de -2,2% pour "La Croix", -3% pour "Libération", -6,1% pour "Aujourd'hui en France", -9,5% pour "L'Equipe", -10,5% pour "Le Monde", -11,4% pour "Le Figaro" et -13,1% pour "Les Echos".
Les abonnements papier ont eux aussi baissé de respectivement 2,8% (pour les abonnements portés) et 5,4% (pour les abonnements postés).
A l'inverse les ventes purement numériques ont bondi de 39%, presque aussi vite qu'en 2014 (+42%) mais elles ne représentent encore que 13% du nombre d'exemplaires vendus. De nombreux journaux ont réduit leurs articles gratuits en optant pour davantage de sections payantes. Seul Libération a vu ses ventes numériques baisser en 2015 de 9%, à 8.500 exemplaires
Les ventes numériques ne sont pas équivalentes à des ventes papier : les abonnements purement numériques sont commercialisés à des prix bien plus bas. Mais par rapport au papier, s'ils n'ont pas de coûts d'impression et de diffusion, ils n'ont pas non plus les mêmes recettes publicitaires, puisque les tarifs des publicités internet restent loin des encarts papiers.
- Moins de kiosques -
Les quotidiens souffrent cependant de la désaffection persistante des annonceurs pour le papier: les investissements publicitaires dans les quotidiens nationaux imprimés ont baissé de 12,4% sur les 9 premiers mois de 2015, selon l'IREP, une tendance encore plus marquée qu'en 2014, année où les dépenses publicitaires dans le secteur avaient baissé de 10,1%.
Conséquence du déclin du papier, les points de presse ferment. Leur nombre est tombé à 24.877 en décembre 2015, selon le Conseil supérieur des messageries de presse, contre 30.000 en 2008: environ 1.000 magasins de presse ont fermé boutique l'an dernier, une spirale qui plombe encore davantage les ventes de journaux imprimés.
Face à cette conjoncture, les groupes de presse ont poursuivi cette année leurs économies, notamment en fermant des imprimeries qui leur coutaient plusieurs millions d'euros par an, et leur diversification. Le Figaro a par exemple racheté le groupe internet CCM Benchmark pour se renforcer dans le "data marketing" - les publicités ciblées sur internet.
Le groupe Le Monde est lui sorti du métier d'imprimeur: il a fermé en septembre son imprimerie historique d'Ivry-sur-Seine (sud-est de Paris). Cette décision lui permettra de renouer avec les bénéfices en 2015 et de devenir nettement bénéficiaire en 2016, selon la direction.
De même, le groupe Amaury a fermé en octobre son imprimerie historique de Saint-Ouen, avant de revendre "Le Parisien" à LVMH, propriétaire des Echos. Le groupe Amaury, désormais recentré sur le sport, a aussi fait passer "L'Equipe" au format tabloïd, une autre source d'économies.
Enfin, la plupart ont de nouveau augmenté leur prix de vente au numéro comme les deux quotidiens les plus vendus de France, "Le Figaro" et "Le Monde".
Vendu 2,40 euros, Le Monde est devenu le quotidien le plus cher.
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