Le conseil d'administration a recommandé "unanimement" cette offre à ses actionnaires, a indiqué le groupe bâlois dans un communiqué.
Dans le détail, les actionnaires de Syngenta se verront proposer 465 dollars par action nominative auxquels s'ajoutera un dividende spécial de 5 francs suisses.
L'an passé, Syngenta s'était par contraste farouchement opposé à une tentative de reprise par son rival américain Monsanto.
L'offre de ChemChina bénéficie "d'un financement engagé", a argumenté Syngenta, en notant une "réelle volonté d'obtention" des autorisations réglementaires nécessaires.
"En faisant cette offre, ChemChina reconnaît la qualité et le potentiel de Syngenta", a déclaré son président, Michel Demaré, cité dans le communiqué.
"Cette transaction minimise les perturbations d'ordre opérationnel", a-t-il ajouté, estimant que l'offre se focalisait sur la croissance et l'investissement à long terme dans l'innovation.
L'offre publique d'achat (OPA) sera lancée au cours des prochaines semaines en Suisse et aux États-Unis, a précisé le groupe suisse.
La direction de Syngenta restera en place.
A 11H58 GMT, le titre s'adjuge 6,02% à 415,90 francs suisses alors que le SMI, l'indice des valeurs vedettes de la Bourse suisse, s'apprécie de 0,36%.
"La mariée a fait le pas dans la bonne direction", a commenté Markus Mayer, analyste chez Baader Helvea.
Il a toutefois recommandé de vendre l'action sur cette bonne nouvelle, mettant en lumière que plusieurs facteurs pourraient retarder la transaction, à commencer par les questions politiques en Suisse à l'idée de voir passer une société helvétique dans des mains chinoises.
Mais il a également évoqué la possibilité d'une contre-offre de concurrents alors que Syngenta a attisé les convoitises.
"La probabilité de réussir est peut-être faible mais Monsanto ou BASF pourrait essayer de rendre l'opération difficile", a-t-il fait valoir.
Lors d'une conférence de presse à Bâle, Michel Demaré s'est toutefois montré confiant sur le succès de l'opération.
"Je pense qu'il n'y a aucun obstacle majeur", a-t-il assuré, en réponse à une question sur d'éventuelles résistances politiques en Suisse.
Alors que le secteur est actuellement en pleine phase de consolidation, le fait de s'adosser à un groupe chinois va permettre de garantir la diversité de l'offre pour les agriculteurs, a-t-il également argumenté.
L'an passé, les avances du groupe américain Monsanto, que Syngenta avait catégoriquement repoussé à trois reprises, avaient soulevé de vives inquiétudes sur les questions de concurrence et in fine du choix pour les agriculteurs au niveau des semences si l'opération s'était faite.
Cette offre de ChemChina diffère de l'approche de Monsanto sur plusieurs points, notamment sur le prix ou la structure de l'opération, a-t-il expliqué, mais aussi sur le fait qu'elle va permettre à Syngenta de continuer à évoluer sur la même base.
"Syngenta va rester Syngenta", a martelé Miche Demaré, rappelant qu'un rapprochement avec Monsanto aurait impliqué de se séparer d'une partie de ses activités pour obtenir le feu vert des autorités de la concurrence.
"Ce n'est pas une transaction basée sur des synergies de coûts. Elle se focalise sur la croissance, l'innovation et une vision commune à long terme", a-t-il insisté.
Cette transaction n'implique pas non plus de risques d'exécution ni de suppressions d'emploi, a-t-il également affirmé.
Un rapprochement avec Adama, un fabricant israélien d'herbicides et d'insecticides dans lequel le groupe chinois a graduellement augmenté sa participation depuis 2011, pourrait en revanche être envisagé.
"Il y a une forte complémentarité entre Adama et Syngenta", a explique Ren Jianxin, le président du groupe chinois, expliquant qu'il s'agissait d'une option, bien qu'aucune décision n'ait encore été prise.
Les deux sociétés opèrent sur des segments différents, avec peu de chevauchement au niveau de l'emploi, a-t-il pointé.
Le secteur de l'agrochimie est actuellement en pleine recomposition. En décembre, Dow Chemical et DuPont, deux grands noms de l'industrie américaine, avaient annoncé qu'il allaient fusionner, donnant naissance à un géant mondial de l'agrochimie qui va peser 130 milliards de dollars en Bourse.
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nousA lire aussi
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nous
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.