L'Organisation maritime internationale (OMI) avait indiqué plus tôt avoir été avertie par le régime communiste de son intention de lancer un satellite entre les 8 et 25 février, entre 07H00 et 12H00 (entre 22H30 et 03H30 GMT). Ces dates laissent penser que la Corée du Nord souhaiterait le faire à l'occasion de l'anniversaire le 16 février du dirigeant défunt Kim Jong-Il, père de Kim Jong-Un.
Cette annonce fait suite à des rumeurs ces derniers jours sur la préparation par Pyongyang d'un test de missile balistique, nouveau pas vers son objectif de se doter de missiles nucléaires, en violation des résolutions de l'ONU.
Un tel essai isolerait encore plus le pouvoir nord-coréen, alors qu'une nouvelle résolution du Conseil de sécurité de l'ONU est en discussion pour alourdir les sanctions après son quatrième test de bombe nucléaire le 6 janvier.
D'ailleurs, Washington a immédiatement menacé la Corée du Nord de nouvelles sanctions internationales, si un satellite était lancé ce mois-ci.
- Sanctions supplémentaires -
Ce serait "un argument encore plus fort en faveur d'une action du Conseil de sécurité des Nations unies (...) pour imposer de réelles conséquences (...) et de dures sanctions supplémentaires", a déclaré dans un entretien aux trois agences de presse mondiales AP, Reuters et l'AFP le secrétaire d'Etat adjoint pour l'Asie, Danny Russel.
Il a dénoncé l'agissement "déstabilisateur" de Pyongyang et sa "violation flagrante" du droit international. "La Corée du Nord défie le Conseil de sécurité de l'ONU, défie son voisin chinois, défie la communauté internationale, au détriment de la paix et de la sécurité régionales", a encore fustigé M. Russel.
L'agence de presse japonaise Kyodo avait affirmé la semaine dernière que des images satellite laissaient présager que l'essai d'un tir de missile balistique de longue portée pourrait intervenir rapidement depuis le site de Dongchan-ri, dans l'ouest du pays. Selon la télévision japonaise NHK, des mouvements de personnes et de véhicules sont visibles autour du site, apparemment recouvert d'une sorte de bâche.
Dans le passé, la Corée du Nord a procédé à plusieurs reprises à des tirs de missiles à longue portée.
En décembre 2012, elle a effectué un tir de fusée Unha-3, une opération également assimilée par Washington à un tir de missile balistique. Elle affirme que ses missiles sont capables d'atteindre les Etats-Unis.
Mais de nombreux spécialistes estiment que Pyongyang est à des années de pouvoir lancer des missiles balistiques intercontinentaux (ICBM).
Les experts s'attendaient à une reprise des lancements de fusées par la Corée du Nord, après l'achèvement d'un programme de modernisation du site de Dongchan-ri, également connu sous le nom de Sohae.
La transformation du site, qui a commencé début 2013, vise à créer des infrastructures permettant le lancement de fusées plus grandes, ayant une plus longue portée et une charge utile plus importante.
Les Etats-Unis surveillent la Corée du Nord depuis l'espace et le Japon a mis en place en 2003 une observation de ce pays par satellite.
Le secrétaire d'Etat John Kerry était à Pékin la semaine dernière pour tenter de convaincre la Chine de faire davantage pression sur son allié nord-coréen et de lui imposer de concert des sanctions supplémentaires à l'ONU.
Mais bien que M. Kerry ait dénoncé "la menace contre le monde" que représenterait la Corée du Nord, il n'est parvenu qu'à s'entendre a minima avec les autorités chinoises pour "accélérer l'effort" dans la quête d'une nouvelle résolution du Conseil de sécurité.
"Les consultations se poursuivent", a assuré mardi le porte-parole de la diplomatie américaine, John Kirby.
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