"C'est un drame de santé publique" a déclaré la ministre lors de la remise du rapport, estimant qu'il était temps d'agir pour prévenir le passage à l'acte.
En se basant sur les certificats de décès, 9.715 personnes se sont donné la mort en 2012, mais le chiffre réel pourrait être plus important, de l'ordre de 10.700 décès, en se basant sur une sous-estimation de 10%, précise le 2e rapport de l?Observatoire national du suicide (ONS).
Créé en 2013, cet Observatoire a été mis en place pour faire avancer la prévention du suicide, alors que la France se situe parmi les pays européens ayant des taux de suicide élevés, avec un taux de 16,7 pour 100.000 habitants en 2012, contre 11,7 pour 100.000 dans l'ensemble des 28 pays de l'Union Européenne.
Depuis 2002, les taux de décès par suicide ont pourtant baissé globalement de 17% en France, tandis que d'importantes disparités subsistent entre les sexes mais également au niveau régional.
Comme dans la plupart des pays, le taux de décès par suicide est nettement plus élevé chez les hommes que chez les femmes (25,9 contre 7,4 décès pour 100.000 habitants) et augmente avec l'âge.
Chez les hommes de plus de 85 ans, le taux dépasse même les 100 pour 100.000, alors qu'il n'augmente que légèrement chez les femmes âgées.
La Bretagne reste la région où les gens se suicident proportionnellement le plus, devant la Basse-Normandie, le Nord-Pas-de-Calais, le Limousin et les Pays de la Loire, avec des taux supérieurs de plus de 25% au taux moyen de la France métropolitaine.
Les régions Midi-Pyrénées, Corse, Rhône-Alpes et Alsace enregistrent les plus bas taux, tandis que la seule région où le taux de suicide a augmenté depuis 2002 est la Lorraine.
- Pendaison, armes à feu et médicaments -
Les modes de suicides les plus fréquents sont la pendaison (54%), loin devant les armes à feu (15%), les prises de médicaments ou d'autres substances (11%) ou les sauts dans le vide (7%), avec là aussi des différences notables entre les hommes et les femmes: ces dernières ont davantage recours aux médicaments (25%) alors que les hommes préfèrent la pendaison (59%) ou les armes à feu (19%).
Les tentatives de suicides sont pour leur part estimées à environ 200.000 par an, soit 20 fois plus que le nombre de décès par suicide. Elles concernent surtout les jeunes filles entre 15 et 20 ans et dans une moindre mesure les femmes de 40 à 50 ans, mais donnent moins souvent lieu à des hospitalisations que par le passé (80.000 en 2013 contre 105.000 en 2010).
Quant aux pensées suicidaires au cours des 12 derniers mois -qui ne conduisent pas forcément à une tentative de suicide-, elles ont en revanche augmenté de 26% entre 2010 et 2014 chez les 15-75 ans, selon le Baromètre santé 2014 de l'Institut national de prévention et d'éducation pour la santé (Inpes).
Cette enquête conduite périodiquement auprès d'un échantillon représentatif de la population française, relève également que le fait d'être "maigre", de consommer régulièrement du tabac ou de l'alcool, ou encore de vivre seul, constituaient les principaux facteurs de risques associés aux comportements suicidaires.
Parmi les motifs avancés par les personnes ayant des pensées suicidaires, 81% citent une raison personnelle et 27% une raison professionnelle.
Des programmes de prévention du suicide ont été mis en place ces dernières années auprès de populations spécifiques comme les adolescents, les personnes en situation de précarité ou les agriculteurs.
Certains comme ceux menés dans les prisons commencent à porter leurs fruits, avec une baisse sensible du nombre de décès par suicide en détention: en 2014, 94 détenus se sont suicidés en prison, soit un taux global de mortalité de 13,9 pour 10.000 contre 18,3 pour 10.000 en 2009 et 24,4 pour 10.000, le chiffre record atteint en 1996.
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