Il s'agit du second plan de restructuration présenté par le groupe en moins d'un an, après un premier annoncé en avril 2015 qui prévoyait déjà la suppression de 2.000 emplois dans le monde, dont 565 en France, sans licenciements secs.
La chute vertigineuse des cours du brut a poussé les compagnies pétrolières et gazières à baisser considérablement leurs investissements, dont le chiffre d'affaires de Vallourec dépend à plus des deux tiers.
"Ce sont des mesures fortes de réduction de coûts, au-delà du premier plan annoncé, mais qui préparent notre rebond et nous mettent en situation de saisir les meilleures opportunités futures", a commenté le président du directoire Philippe Crouzet.
En Europe, le groupe vise une réduction de 50% des capacités de production de tubes par rapport à 2014 (contre un tiers de réduction prévue dans le plan 2015), via la fermeture de deux laminoirs en France, à Saint-Saulve (Nord) et Déville-lès-Rouen (Seine-Maritime), d'une ligne de filetage en Allemagne, à Mülheim, et d'une ligne de traitement thermique en Ecosse, à Bellshill. La mise en oeuvre se fera d'ici la fin 2017.
"En tenant compte du plan présenté en avril dernier, c'est environ 800 à 850 postes qu'il reste à supprimer en France, c'est à peu près le même chiffre en Allemagne. Hors Europe, il y aura 500 suppressions de postes supplémentaires, pour l'essentiel au Brésil", a détaillé Philippe Crouzet, dont le mandat a été renouvelé lundi pour quatre ans.
En France, des délégués syndicaux ont exprimé leur crainte de "licenciements secs" et selon la CGT, les ouvriers du laminoir de Saint-Saulve, "écoeurés", ont refusé de travailler lundi.
Le groupe a aussi annoncé être entré en négociations pour céder sa filiale Vallourec Heat Exchanger Tubes, présente en France (Montbard), en Inde, aux Etats-Unis, en Chine et en Corée.
Le plan vise en même temps à faire du Brésil et de la Chine deux pôles "hautement compétitifs".
Le groupe prévoit une fusion de sa filiale au Brésil et sa coentreprise locale avec les Japonais NSSMC et Sumitomo, dans un nouvel ensemble dont il détiendra près de 85%. Deux hauts fourneaux et une aciérie fermeront dans le pays d'ici 2018.
En Chine, Vallourec prendra le contrôle de Tianda Oil Pipe (TOP), basée à Hong Kong.
- Augmentation de capital -
En parallèle, le groupe va procéder à une augmentation de capital d'un milliard d'euros via l'émission d'obligations remboursables en actions (ORA) et d'actions nouvelles, qui sera pour moitié réalisée auprès de l'Etat, via la banque d'investissement Bpifrance, et auprès de son partenaire japonais Nissan Steel (NSSMC).
L'autre moitié de cette levée de fonds sera réalisée auprès du marché, pour un peu moins de 500 millions d'euros.
Bpifrance et NSSMC verront chacun leur participation atteindre 15% au maximum.
M. Crouzet a souligné que l'engagement de Bpifrance à un niveau "élevé" traduisait le soutien de l'Etat, la CGT déplorant de son côté que l'Etat "lâche" les salariés en ne poussant pas plus haut cette participation.
"Nous avons beaucoup travaillé ces dernières semaines avec le groupe Vallourec", a déclaré le ministre de l'Economie Emanuel Macron, estimant que ces mesures "permettaient de répondre à l'ensemble des défis du moment".
Le plan demande "des efforts supplémentaires aux salariés" qui sont "difficiles, mais nécessaires", a jugé le ministre. Mais des efforts ont aussi été "demandés aux dirigeants" avec une rémunération divisée par deux, et "les actionnaires ont pris leurs responsabilités en supprimant les dividendes", a-t-il ajouté.
Avec ce plan qui doit lui permettre d'être à même de bénéficier d'une reprise des marchés pétrolier et gazier, Vallourec s'est fixé l'objectif d'arriver à un résultat brut d'exploitation de 1,2 à 1,4 milliard d'euros d'ici 2020, sur la base de volumes comparables à 2014, avec une génération de trésorerie disponible positive sur l'exercice 2015.
Mais pour 2016, le groupe prévoit un cash flow disponible négatif de 600 millions d'euros, et un résultat brut d'exploitation négatif.
Le plan sera soumis à une assembée générale extraordinaire le 6 avril.
A la Bourse de Paris, ces mesures ont soutenu un rebond du titre Vallourec. Suspendue vendredi après-midi, l'action a clôturé en hausse de 7,68% à 4,361 euros, dans un marché en repli de 0,56%.
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