Ce "mini-sommet" a commencé à 15H45 GMT au château de Val Duchesse, un ancien prieuré devenu haut lieu de réunions internationales, au coeur de la capitale de l'Europe.
Y participent également les ministres belges et français de l'Intérieur, Jan Jambon et Bernard Cazeneuve, ceux de la Justice, Koen Geens et Jean-Jacques Urvoas, nouvel arrivé au gouvernement français, ainsi que des représentants de la police et de la justice des deux pays.
La réunion de travail, consacrée à la lutte contre le terrorisme, devrait être l'occasion d'annoncer la création par le ministère français de la justice d'un "poste de magistrat de liaison en Belgique", a-t-on appris auprès d'un conseiller de Matignon.
L'empreinte belge est apparue immédiatement après les tueries du 13 novembre à Paris (130 morts et des centaines de blessés), revendiquées par l'Etat islamique (EI). L'enquête en cours n'a fait que confirmer, jour après jour, la piste de la "filière de Molenbeek" --commune populaire de Bruxelles-- dans la préparation et l'exécution des pires attaques terroristes jamais subies en France.
Quatre des neuf auteurs des attentats étaient d'origine belge (dont l'un des organisateurs, Abdelhamid Abaaoud, fiché et recherché en Belgique), selon l'EI. Trois étaient Français et deux Irakiens.
Depuis la mi-novembre, 11 personnes ont été arrêtées et inculpées en Belgique dans le cadre de l'enquête. Un suspect clé, Salah Abdeslam, et son ami Mohamed Abrini, toujours en cavale, sont tous deux de Molenbeek.
Officiellement, les deux pays voisins se félicitent de "travailler main dans la main".
"Quoi qu'on ait pu dire, notre coopération en matière de sécurité fonctionne plutôt bien. Les échanges sont les plus systématiques possibles, des équipes d'enquête conjointes sont en place", a souligné lundi M. Michel dans un entretien au quotidien Le Monde.
"Nous voulons toutefois prendre des engagements plus opérationnels et plus concrets. Nous pouvons aussi améliorer notre lutte conjointe contre la radicalisation", a-t-il plaidé.
La Belgique, en particulier ses services de police et de renseignement, impuissants à prévenir le massacre, ont néanmoins été la cible de critiques en France, qui sont mal passées outre-Quiévrain. M. Michel a ainsi fustigé, dans Le Monde, "des exagérations, des caricatures et des raccourcis" à propos de Molenbeek.
- Volet européen -
Côté français, la réunion de lundi doit permettre de faire le point sur "la coopération franco-belge en matière de lutte contre le terrorisme et la radicalisation" et d'examiner les moyens de "la renforcer".
Les participants doivent se pencher notamment sur la manière dont l'échange d'informations entre les deux voisins pourrait être "fluidifié".
Pour l'heure, par exemple, la Sûreté d'Etat belge ne peut pas signaler directement dans le Système d'information Schengen (SIS, équivalent européen du fichier des personnes recherchées français) les personnes qu'elle considère dangereuses: elle doit passer par la police fédérale belge, explique-t-on à Matignon.
D'ailleurs, à ce volet bilatéral s'ajoutera un volet européen, afin d'étudier "quelles actions peuvent être soutenues" pour lutter contre le terrorisme au niveau de l'UE et de l'espace Schengen, a précisé un conseiller à l'AFP.
Paris insiste pour la mise en oeuvre immédiate du registre européen des données des passagers aériens, dit "PNR", adopté en décembre en commission au Parlement européen.
La France souhaite aussi la mise en place d'un corps européen de garde-frontières et veut rendre systématique le contrôle des ressortissants européens à l'entrée de l'espace Schengen.
Enfin, M. Valls attend de la Commission européenne qu'elle fasse rapidement des propositions législatives alors qu'elle doit présenter mardi son "plan d'action" sur la lutte contre le financement du terrorisme.
Outre le dossier du terrorisme, les dirigeants belges entendent évoquer celui, sensible, des migrants avec leur homologues français.
Charles Michel a récemment envoyé une lettre à Manuel Valls pour lui demander de prendre des mesures concernant les camps de migrants improvisés dans la région de Calais et Dunkerque qui "inquiètent" plusieurs communes côtières belges.
"Nous sommes déterminés à agir pour que ne s'installent pas en Belgique de telles zones de non-droit et de tels camps dits provisoires", a affirmé lundi le chef du gouvernement belge à la radio française Europe1.
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