Plus de quatre heures après le début de l'opération lundi matin, à 44 km des côtes des Landes, le cargo de 164 mètres était tracté par le Centaurus, un remorqueur espagnol avec lequel il avait été connecté en fin de matinée.
Le Centaurus "a réussi à le pivoter, à lui mettre le nez vers le large, il a commencé le remorquage" et "le convoi fait actuellement route vers l'ouest à 3 noeuds" (5,5 km/h), a précisé le capitaine de frégate Louis-Xavier Renaux, porte-parole de la préfecture maritime Atlantique, lors d'un point de presse à Brest.
La priorité des experts est désormais d'éloigner le cargo des côtes pour "se donner de la marge", a-t-il précisé.
Car, selon la préfecture, la remorque (câble, ndlr) peut "casser", notamment en raison de la houle qui restait importante en début d'après-midi avec des creux de 2,50 à 3 mètres, ainsi qu'en raison de la force de traction.
"Si la remorque casse dans l'heure qui vient, on sera dans la même situation que ce (lundi) matin", a averti le capitaine. Il faudra alors "repasser une remorque aujourd'hui" pour que le navire ne s'échoue pas.
L'opération a été menée par quatre experts de Smit Salvage, la société néerlandaise spécialisée dans le sauvetage de navires engagée par l'armateur du navire.
Ils ont profité d'une accalmie météo lundi matin pour faire cette ultime tentative, alors que le cargo poursuivait sa dérive vers le littoral, et à 11H00, la préfecture maritime a annoncé qu'il était "connecté" à un des deux remorqueurs présents.
Au total, cinq navires sont engagés dans la délicate opération: la frégate de lutte anti-sous-marine Primauguet, avec à son bord un hélicoptère, deux remorqueurs espagnols, le remorqueur français L'Abeille Bourbon, affrété par la Marine nationale, ainsi qu'un bâtiment de dépollution.
- "Aucune trace" de gazole -
Si la remorque tient bon, le navire devrait être tracté vers un "port refuge" pour être stabilisé, puis redressé. Ces ports ne sont "pas encore définis", a répété le capitaine Renaux, évoquant cependant les côtes françaises et espagnoles.
Même si la menace semblait s'éloigner, les communes du littoral landais restent en alerte. 72 militaires de la Sécurité civile, spécialisés dans la lutte anti-pollution, sont arrivés à Mimizan dans la nuit.
"On est totalement dans le préventif", a indiqué la préfète des Landes Nathalie Marthien lors d'une conférence de presse. "Le plan Polmar (pollution marine accidentelle) a déterminé quels étaient les points sensibles sur le plan écologique" où des "barrages et filets" seront posés dans l'après-midi, a-t-elle ajouté.
Le cargo transporte 3.600 tonnes de bois débité et des engins de travaux, ainsi que 300 tonnes de gazole de propulsion. Mais selon les autorités maritimes, "aucune trace de rejet" de gazole n'a été pour l'heure détectée et les soutes à gazole "semblent bien intègres".
A titre de comparaison, le pétrolier Prestige, naufragé en 2002 au large de la Galice, transportait 77.000 tonnes de fioul.
Dimanche, une météo hostile avait empêché toute tentative d'hélitreuillage des experts à bord du cargo, qui est fortement incliné, avec une gîte de 40-50 degrés. Deux essais de remorquage infructueux avaient eu lieu vendredi et samedi.
Cargo récent (2001) immatriculé au Panama, le Modern Express naviguait du Gabon vers Le Havre lorsqu'il a émis mardi un signal de détresse à 280 km de la pointe nord-ouest de l'Espagne, pour une forte gîte. Ses 22 hommes d'équipage avaient été évacués le jour-même par des hélicoptères espagnols.
Le roulier appartient à la compagnie maritime sud-coréenne Cido Shipping. Il avait été affrété par European Roro Lines, une compagnie belge.
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