La nouvelle dimanche de la mort à 44 ans du chef du Restaurant de l'Hôtel de Ville à Crissier (Suisse), probablement due à un suicide selon la police, a suscité un flot de condoléances et d'hommages sur Twitter de la part de ses pairs, de Pierre Gagnaire à Gérald Passedat, en passant par Jean-François Piège et Marc Veyrat, qui s'est dit "anéanti".
"Grand chef, grand homme, gigantesque talent. Toutes nos pensées vont vers la famille et les proches de Benoît Violier", a écrit le "pape" de la gastronomie française, Paul Bocuse.
Anne-Sophie Pic, seule femme triplement étoilée, s'est également dite "terriblement attristée par la disparition brutale de Benoît Violier". "Je n'ai pas de mots", a-t-elle tweeté.
"Nous sommes bouleversés par la disparition de Benoît Violier, chef à l'immense talent", a aussi réagi le guide Michelin sur son compte officiel.
Le chef franco-suisse, très reconnu, avait vu en décembre son restaurant, une institution du paysage gastronomique, auréolé de la première place de "La Liste", classement de 1.000 "restaurants d'exception" dans le monde réalisé sous l'impulsion du Quai d'Orsay pour répondre au classement britannique controversé des "50 Best".
A la mi-novembre, l'édition suisse du guide Michelin 2016 avait confirmé les trois étoiles de cet établissement près de Lausanne, dont Benoît Violier avait pris les rênes avec sa femme Brigitte en 2012.
Ce passionné de chasse était un spécialiste de la préparation du gibier et composait une cuisine de saison faisant une large place au bio.
Passé chez Joël Robuchon à Paris, ce meilleur ouvrier de France avait succédé à la tête du Restaurant de l'Hôtel de Ville de Crissier, ouvert il y a 60 ans, aux chefs suisses Frédy Girardet puis Philippe Rochat, mort en juillet dernier après un malaise à vélo.
- Aussi attendu que redouté -
Ce drame rappelle des heures sombres au monde de la gastronomie, durablement marqué par le suicide d'un autre chef triplement étoilé, Bernard Loiseau, en février 2003, à l'âge de 52 ans.
C'est dans ce contexte particulièrement alourdi que le guide Michelin doit annoncer lundi à 11H00 les nouveaux étoilés de son édition 2016.
Le classement du Michelin est aussi attendu que redouté, car ses étoiles sont synonymes de retombées économiques et médiatiques pour les restaurants, et sa sortie s'accompagne régulièrement de controverses.
Seul un club restreint peut se prévaloir de la récompense suprême, les fameux trois macarons Michelin. Dans l'édition 2015, ils étaient 26. Combien seront-ils cette année? Qui sera promu, ou déchu?
Selon l'hebdomadaire Le Point, Alain Ducasse au Plaza Athénée, qui propose une cuisine de "naturalité" autour d'une trilogie légumes-poissons-céréales, va être couronné d'une troisième étoile, tandis que Le Grand Restaurant de Jean-François Piège, à Paris, et La Grande Maison de Joël Robuchon, à Bordeaux, se voient décerner deux étoiles.
Seule information rendue publique par le Michelin: le guide 2016 compte au total 600 restaurants étoilés (contre 609 en 2015), dont 54 nouveaux.
Le guide Michelin France, habituellement vendu à 150.000 exemplaires, sera disponible le 5 février en librairie. Dans sa version numérique, le guide a connu 25 millions de consultations en France en 2015.
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