L'organisation, basée à La Haye, a regretté le développement d'une "infrastructure criminelle" paneuropéenne visant à tirer profit de la pire crise migratoire en Europe depuis la Seconde Guerre mondiale.
Ces informations, relayées par un responsable d'Europol dans un entretien à l'hebdomadaire britannique The Observer, ont été confirmées dimanche à l'AFP par le service de presse de l'agence de coordination policière.
Les enfants concernés sont ceux dont toute trace a été perdue après leur enregistrement auprès des autorités européennes, a expliqué ce responsable, Brian Donald.
Il estime qu'environ 5.000 d'entre eux ont disparu en Italie, une des portes d'entrée vers l'Europe pour les migrants venus par la Méditerranée.
"Il n'est pas déraisonnable d'estimer que nous parlons ici en tout de plus de 10.000 enfants", a assuré M. Donald. "Mais tous ne seront pas exploités à des fins criminelles, il y en a qui auront rejoint des membres de leur famille. C'est juste que nous ne savons pas où ils sont, ce qu'ils font et avec qui".
Un porte-parole d'Europol a précisé à l'AFP que le chiffre avait été obtenu notamment sur la base d'informations fournies par les pays européens ou disponibles publiquement, par exemple sur internet et que ces disparitions concernent les 18 à 24 derniers mois.
- "Peur d'être renvoyés" -
"Les mineurs voyageant sans adultes sont le groupe le plus vulnérable du flux de migrants", a souligné Rafaella Milano, directrice des programmes Italie-Europe de l'ONG Save the Children. "Le renforcement des mesures de protection contre les risques graves qu'ils courent est indispensable."
Elle a par exemple évoqué des programmes de "relocalisation" rapides au niveau européen afin de permettre "à ceux qui arrivent en Italie ou en Grèce de rejoindre d'autres pays européens sans devoir s'en remettre à des trafiquants". "De nombreux mineurs, en fait, se cachent volontairement des autorités de peur d'être renvoyés".
Environ un million de migrants, principalement des Syriens, Irakiens et Erythréens fuyant leurs pays, sont arrivés en Europe en 2015, rappelle Europol.
Quelque 27% d'entre eux sont des mineurs. "Ils ne sont pas tous non accompagnés, mais nous avons des éléments montrant qu'une grande partie d'entre eux pourraient l'être", selon Brian Donald.
Il soutient qu'une "infrastructure criminelle" paneuropéenne sophistiquée vise désormais les migrants à diverses fins. "Il y a en Allemagne et en Hongrie des prisons dans lesquelles la grande majorité des détenus sont là en raison d'activités criminelles liés à la crise migratoire".
Des groupes criminels actifs dans la traite d'êtres humains sont par ailleurs maintenant actifs dans les filières d'immigration illégale afin d'exploiter des migrants, a souligné M. Donald, évoquant de l'esclavage ou des activités liées au commerce du sexe.
Des ONG travaillant le long de la "Route des Balkans" ont en outre indiqué à Europol considérer l'exploitation d'enfants migrants comme un "grand problème", selon la même source.
Le gouvernement britannique avait annoncé jeudi qu'il accueillerait des enfants réfugiés qui ont été séparés de leur famille par les conflits en Syrie et dans d'autres pays.
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