"Aidez-nous à sauver les derniers enfants de Syrie", a exhorté Salem al-Meslet, un responsable du Haut comité des négociations (HCN) à son arrivée en Suisse.
"Nous sommes prêts à négocier mais, nous voulons voir au moins un petit quelque chose", a-t-il ajouté. "Nous sommes prêts à tout pour mettre fin à cette guerre."
Le HCN, une coalition d'opposants politiques et de combattants formée en décembre, avait initialement conditionné sa participation aux discussions de Genève à plusieurs revendications humanitaires: levée des sièges, arrêt des bombardements, libération de prisonniers, etc.
Sous la pression internationale, notamment des Etats-Unis, il s'est finalement décidé à dépêcher des émissaires après avoir obtenu de vagues "garanties" qui ne se sont pas accompagnées d'amélioration tangible sur le terrain.
Samedi soir, son coordinateur Riad Hijab a donc souligné que le HCN ne renonçait pas à ses demandes.
"Si le régime persiste à commettre ses crimes, alors la présence de la délégation du HCN à Genève ne sera plus justifiée", a-t-il écrit dans un communiqué.
Depuis mars 2011, la guerre en Syrie a fait plus de 260.000 morts et jeté des millions de personnes sur les routes. Et chaque jour, le bilan s'alourdit.
Samedi, MSF a annoncé que 46 personnes étaient mortes de faim depuis le 1er décembre à Madaya, près de Damas, où 40.000 personnes sont assiégées par le régime. Outre cette ville-symbole, 13 autres villes sont assiégées par le régime, les rebelles ou les jihadistes de l'Etat islamique (EI), selon l'ONU.
Les civils souffrent également des bombardements de l'armée loyaliste mais aussi de son allié russe qui, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), a tué près de 1.400 civils depuis le lancement de ses frappes aériennes en septembre.
Selon cette même ONG, au moins dix civils ont encore péri samedi dans des frappes, probablement russes, dans la province de Deir Ezzor (est).
L'intervention militaire de Moscou est à l'origine de tensions aiguës avec Ankara qui a accusé samedi la Russie d'avoir à nouveau violé son espace aérien, ce que le Kremlin a démenti. En novembre, la Turquie avait abattu un avion russe pour cette raison.
Les frictions entre les deux pays, pourraient encore compliquer les discussions de Genève, déjà fragiles.
- 'des déceptions' -
Le processus de Genève a été lancé vendredi soir lors d'une "réunion préparatoire" entre l'émissaire de l'ONU pour la Syrie, Staffan de Mistura et des représentants du régime du président Bachar al-Assad.
Le responsable des Nations unies rencontrera la délégation de l'opposition dimanche, selon M. Meslet.
Les négociations sont prévues pour durer six mois et doivent se dérouler de manière indirecte, c'est-à-dire que les différentes délégations seront dans des pièces distinctes et que des émissaires feront la navette.
La résolution 2254 de l'ONU, adoptée en décembre, qui fixe un cadre aux négociations, demande l'accès aux populations assiégées et l'arrêt des attaques contre les civils. Elle pose ensuite comme objectif la conclusion de cessez-le feu, la mise en place d'une autorité de transition et des élections d'ici mi-2017.
"Nous sommes au devant de négociations difficiles, il y aura des déceptions", a estimé samedi le chef de la diplomatie allemande Frank-Walter Steinmeier.
Le processus de Genève a été relancé sur l'initiative de pays occidentaux, de la Russie, de l'Iran et de la Turquie.
Le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov et son homologue américain John Kerry ont convenu samedi "d'évaluer les progrès" le 11 février des discussions inter-syriennes lors d'une rencontre à Munich, en Allemagne.
S'ils sont d'accord pour essayer de trouver une issue politique en Syrie, les parrains du processus s'opposent sur de nombreux points, notamment sur le sort à réserver à Assad dans la transition.
Le président syrien est considéré par les Occidentaux comme le bourreau de son propre peuple, mais ses alliés russe et iranien refusent sa mise à l'écart. Les Occidentaux ont toutefois infléchi leurs appels à un départ rapide du chef de l'Etat depuis la percée du groupe EI, désormais considéré comme la menace principale.
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nousEnvie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nous
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.