"Nous arrivons ce soir à Genève", a déclaré par téléphone à l'AFP un porte-parole du Haut comité pour les négociations (HCN), Monzer Makhous, depuis l'Arabie Saoudite où ce groupe d'opposants a discuté pendant quatre jours de sa participation ou non aux pourparlers.
Le HCN a dépêché une délégation d'une quinzaine de ngéociateurs, accompagnés d'une vingtaine d'autre représentants, qui seront rejoints ultérieurement par le coordinateur de la coalition Riad Hijab, a-t-il précisé.
Les entretiens entre le HCN et l'émissaire spécial de l'ONU pour la Syrie Staffan de Mistura commenceront "peut-être demain", a encore dit M. Makhous.
Formé en décembre à Ryad, le HCN, qui regroupe des opposants politiques et des représentants de groupes armés, avait initialement conditionné sa venue en Suisse à une amélioration sur le front humanitaire, et notamment demandé la levée des sièges imposées à plusieurs villes en Syrie.
Or, la situation s'aggrave chaque jour davantage, notamment à Madaya, ville près de Damas assiégée par les forces du régime, où 16 personnes sont mortes de faim depuis la mi-janvier, selon MSF.
Le chef de la délégation du HCN Assaad al-Zoabi a toutefois précisé vendredi soir sur Sky News Arabia que la coalition avait reçu des garanties, notamment de la part des Etats-Unis et de l'Arabie saoudite.
Elles portent sur l'application des mesures humanitaires prévues par la résolution 2254 du Conseil de sécurité de l'ONU pour un arrêt des bombardements des zones civiles et un accès humanitaire aux localités assiégées.
Les Etats-Unis, l'Arabie saoudite et la France ont salué la décision du HCN de participer aux discussions, en faisant tous référence à cette résolution.
Les négociations doivent "aboutir à une transition politique sans Assad et mettre un terme à la souffrance des Syriens", a toutefois insisté dans un communiqué le chef de la diplomatie britannique Philip Hammond. La question du sort du président Bachar al-Assad, considéré par les Occidentaux comme le bourreau de son propre peuple, est une des plus épineuses, les alliés russe et iranien de Damas refusant sa mise à l'écart.
"Aucun aspect ne ne doit être laissé de côté", a également déclaré samedi son homologue français Laurent Fabius, pour qui les discussions doivent porter à la fois sur "le droit humanitaire" et "la transition politique".
- Minces espoirs -
L'ONU avait résolu d'ouvrir les discussions vendredi malgré l'absence du HCN, et M. de Mistura a rencontré la délégation de Damas, menée par l'ambassadeur syrien à l'ONU, Bachar al-Jaafari, et qui compte une quinzaine de personnes.
Cette rencontre, qualifiée par l'envoyé des Nations unies de "réunion préparatoire", a marqué le coup d'envoi symbolique d'un dialogue inter-syrien, arraché au forceps sous la pression internationale et prévu pour durer six mois.
Les grandes puissances espèrent que les Syriens parviendront à mettre un terme à une guerre qui a fait plus de 260.000 morts et des millions de réfugiés et déplacés depuis mars 2011.
Selon la feuille de route, fixée dans une résolution de l'ONU en décembre, les Syriens doivent se mettre d'accord sur un organe de transition chargé d'organiser des élections à l'horizon mi-2017.
Pour y parvenir, l'ONU mise sur des discussions indirectes, les parties étant dans des salles séparées, des émissaires faisant la navette entre les deux.
Les espoirs de succès sont ténus, compte tenu de l'extrême complexité du dossier et l'implication directe ou indirecte d'une dizaine de pays dans ce conflit.
Les discussions s'annoncent âpres malgré l'urgence humanitaire. Selon l'ONU, environ 486.000 Syriens vivent dans des villes assiégées par les forces du régime, les rebelles ou les jihadistes de l'EI.
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