Le département d'Etat doit publier vendredi soir une nouvelle salve de 1.000 pages de ces emails envoyés et reçus sur son serveur privé par la candidate démocrate quand elle était chef de la diplomatie, mais "s'opposera entièrement à la publication de sept séries d'emails provenant de 22 documents, qui remplissent au total 37 pages", selon le porte-parole du département d'Etat John Kirby.
Cette affaire est à l'origine d'une tempête politique aux Etats-Unis, le sujet étant un des angles d'attaque privilégiés des adversaires républicains de Mme Clinton.
Ceux-ci n'acceptent pas qu'elle ait utilisé une messagerie privée à des fins professionnelles, une pratique normalement bannie par les règles de l'administration et qui pourrait avoir compromis des secrets d'Etat.
"Ces documents n'étaient pas marqués comme classifiés à l'époque où ils ont été envoyés", a ajouté M. Kirby. "Mais nous pouvons confirmer que plus tard dans la journée, dans le cadre de notre diffusion mensuelle d'emails de l'ancienne secrétaire d'Etat Clinton, le département d'Etat ne diffusera pas sept chaînes d'emails".
"Ces quelques emails ont été requalifiés à la demande de la communauté du renseignement", a précisé le secrétaire d'Etat John Kerry, actuellement en déplacement au Canada. "Mais je ne peux pas donner d'autres précisions sur quoi que ce soit".
Cette révélation risque de jeter un froid sur la campagne de l'ancienne Première dame, qui brigue la Maison Blanche et sillonne actuellement l'Iowa (centre), où se tiennent lundi les premières consultations des primaires en vue de l'investiture des candidats par les partis.
Son équipe de campagne, furieuse, a aussitôt réagi pour exprimer son opposition à cette décision: "C'est une reclassification complètement folle. Nous nous opposons fermement au blocage de la diffusion de ces emails. Depuis qu'elle a remis ces messages au département d'Etat il y a plus d'un an, Hillary Clinton a toujours demandé qu'ils soient mis à la disposition du public".
- 'Disqualifiant pour la présidence' -
En outre, 18 autres emails, venant de huit chaînes de messages, échangés entre Hillary Clinton et Barack Obama, seront également gardés secrets et non publiés vendredi. Pas d'informations confidentielles ici, il s'agit avant tout de préserver la vie privée du président tant qu'il est en poste, a précisé John Kirby. Ces messages seront rendus publics l'an prochain après le départ de M. Obama.
Mme Clinton est embourbée depuis mars dernier dans une controverse sur ses dizaines de milliers d'emails envoyés et reçus lorsqu'elle pilotait la diplomatie américaine (2009-2013).
Le département d'Etat rend publics régulièrement, dans un souci de transparence, plusieurs milliers des quelque 30.000 emails qu'elle lui a remis.
Plusieurs d'entre eux contiennent des informations classifiées, dont certaines "top secret", ce qui pose la question de la sécurité de ces emails.
Le système d'emails a été découvert par les enquêteurs parlementaires qui réclamaient les communications d'Hillary Clinton relatives à la Libye et à l'attaque de Benghazi en septembre 2012. L'ancienne Première dame a toujours affirmé qu'aucune information sensible n'avait jamais été mise en péril en raison du fait qu'elle utilisait cette messagerie privée.
"Avec ces nouveaux détails selon lesquels des informations +top secret+ ont été trouvées sur son serveur secret, Hillary Clinton a enlevé tout doute: on ne peut pas lui faire confiance pour la présidence", a déclaré le chef de file du Parti républicain Reince Priebus dans un communiqué.
"Les tentatives d'Hillary Clinton pour contourner les lois transparentes de notre gouvernement en se reposant exclusivement sur un serveur non sécurisé installé dans son sous-sol ont mis notre sécurité nationale et nos efforts diplomatiques en danger. Si ce n'est pas disqualifiant pour la présidence, alors je ne sais pas ce que c'est", a déclaré M. Priebus.
Le sénateur Marco Rubio, un des candidats à l'investiture républicaine pour la présidentielle, a estimé que Mme Clinton devrait être poursuivie en justice. "Si quelqu'un dans mon équipe faisait ce qu'elle a fait, vous savez ce qui se passerait ? Il serait viré et il serait poursuivi", a lancé M. Rubio. "Rien que pour cela, elle est disqualifiée" pour aller à la Maison Blanche, a-t-il dit.
Le principal rival de Mme Clinton pour l'investiture démocrate, Bernie Sanders, a réagi avec modération, appelant à ce que l'affaire des emails "ne soit pas politisée".
Hillary Clinton n'avait pas besoin de ces nouveaux développements à trois jours des "caucus" de l'Iowa, où elle est devancée par Bernie Sanders dans les sondages.
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