L'Institut national de la statistique et des études économiques doit par ailleurs dévoiler les chiffres pour les dépenses de consommation des ménages et l'indice de prix à la production et à l'importation pour décembre, ainsi que sa première estimation de l'inflation en janvier.
Dans sa dernière note de conjoncture publiée le 17 décembre, l'Insee avait abaissé sa prévision de croissance pour le dernier trimestre de 2015, à 0,2% contre 0,4%.
A l'origine de cette révision, les attentats survenus le 13 novembre à Paris qui ont eu un impact sur certains secteurs d'activité (commerce, tourisme, hôtellerie-restauration), mais aussi des températures particulièrement clémentes observées pendant cette période eu un effet sur les dépenses en énergie et en habillement, ainsi qu'un trou d'air dans la consommation de produits manufacturés.
Cette révision à la baisse ne change toutefois rien au pronostic de l'Insee sur l'ensemble de l'année, l'acquis de croissance sur les trois premiers trimestres - autrement dit ce que sera la croissance même en cas de stagnation au dernier trimestre - s'établissant d'ores et déjà à 1,1%.
"C'est le retour d'une croissance modeste après trois années de stagnation économique", a souligné auprès de l'AFP Hélène Baudchon, économiste chez BNP Paribas. Pour autant, cela "manque d'élan, alors qu'on avait des conditions favorables" telles que la baisse du prix du pétrole et la faiblesse de l'euro et des taux d'intérêt, a-t-elle tempéré.
- Croissance insuffisante -
"Pour la première fois depuis 2011, nous créons à nouveau de la croissance", a affirmé jeudi le Premier ministre Manuel Valls. "C'est encore insuffisant - les chiffres du chômage publiés hier (mercredi, ndlr) le soulignent une nouvelle fois", a-t-il toutefois reconnu.
Après une baisse en novembre, le nombre de demandeurs d'emploi sans activité a en effet augmenté de 15.800 personnes (+0,4%) en décembre, concluant l'année sur un record de 3,59 millions de chômeurs en métropole.
Selon Mathieu Plane, de l'Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE), "les effets de diffusion du (prix bas) du pétrole sont lents", ce qui expliquerait en partie la mollesse de la croissance en 2015.
Jusqu'à présent, les entreprises ont surtout tiré profit de ce bas coût pour redresser leurs marges, a-t-il observé. Mais à plus long terme, elles pourraient choisir d'investir ou de baisser leurs prix.
"2015 est plutôt une forme d'année transitoire", avec des éléments qui peuvent réamorcer un début de croissance, a-t-il estimé.
La question est maintenant de savoir si la France en 2016 arrivera véritablement "à enclencher une reprise et à sortir de cette croissance molle", s'est interrogé l'économiste.
"La reprise va s'accélérer en 2016 malgré un contexte mondial qui est marqué par un certain nombre d'inquiétudes", a assuré M. Valls. Le gouvernement table pour l'instant sur une hausse du PIB de 1,5% sur l'ensemble de 2016.
Pour M. Plane, pétrole, euro et taux d'intérêt bas associés à la montée en charge des dispositifs fiscaux mis en place par le gouvernement, avec notamment le pacte de responsabilité et le Crédit d'impôt compétitivité emploi (CICE), devraient permettre de transformer l'essai.
Pour l'Insee, l'activité économique française devrait retrouver de l'élan en 2016 et enregistrer une croissance de 0,4% aussi bien au premier qu'au deuxième trimestre.
Mais de nombreuses incertitudes planent sur l'économie et sur le moral des ménages et des chefs d'entreprise, qui observent avec inquiétude la volatilité des marchés, ou encore le ralentissement des émergents.
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