Signée en marge de la visite du président iranien Hassan Rohani en France, cette nouvelle coentreprise avec Iran Khodro, partenaire historique du constructeur automobile français, vise à produire des modèles Peugeot 208, 2008 et 301 à partir du second semestre 2017, selon un communiqué.
PSA ambitionne de construire à moyen terme 200.000 modèles par an, puis davantage dans ce que son président du directoire, Carlos Tavares, a espéré être "une relation de très long terme".
Dès cette année, la nouvelle coentreprise va contrôler la production actuelle des véhicules PSA (des véhicules d'ancienne génération Peugeot 405 et 206) dans l'usine Iran Khodro de l'ouest de Téhéran.
PSA ne les comptabilisait pas dans ses statistiques mondiales (2,97 millions d'unités vendues en 2015) car ces voitures sont fabriquées avec des pièces locales et chinoises. Elles détiennent toutefois un tiers du marché du neuf en Iran avec 350.000 unités l'année dernière, selon l'entreprise.
Des pièces certifiées PSA vont retrouver leur place dans le processus de production, en respectant les règles iraniennes imposant 40% de pièces d'origine locale, selon M. Tavares.
La nouvelle alliance avec Iran Khodro dans cette "joint-venture" à 50-50 marque le retour très attendu de PSA en Iran, quatre ans après un départ contraint par le resserrement des sanctions occidentales contre le programme nucléaire controversé de la République islamique.
Ce renoncement avait constitué un coup dur pour le constructeur, à l'époque lié à l'Américain General Motors, alors que l'Iran constituait son deuxième débouché en volume après la France. PSA estime entre trois et quatre millions le nombre de Peugeot circulant aujourd'hui en Iran.
M. Tavares, qui avait évoqué à l'été 2015 des négociations ardues avec la partie iranienne, irritée par le départ de 2012, a reconnu jeudi que les négociations, entamées il y a 18 mois, "ont pris du temps".
- "Sans amertume, sans aigreur" -
"Cela a été difficile. Les positions n'étaient pas naturellement convergentes", a-t-il admis. "Mais il faut reconnaître aussi que la présence de PSA et notamment de Peugeot en Iran, avec 30% de part de marché, méritait largement cet effort-là".
La période des sanctions a été "logiquement mal vécue par nos collègues iraniens, il fallait qu'on dépasse ces blessures (...) en ayant fait table rase du passé, sans amertume, sans aigreur", a détaillé M. Tavares en insistant sur le fait que "PSA aurait aussi préféré ne pas avoir à quitter l'Iran en 2012".
PSA, qui est le premier constructeur automobile occidental à annoncer son retour depuis le début de la levée des sanctions, a souligné que la coentreprise pourrait à terme exporter des produits "dans la région" du Moyen-Orient, l'une de ses priorités de développement, voire en Russie.
L'Iran est considéré comme l'un des marchés automobiles au plus fort potentiel de croissance: le taux d'équipement y est inférieur à 100 voitures pour 1.000 habitants, six fois moins que dans l'Union européenne, et ses consommateurs y sont non seulement solvables mais aussi friands de modèles bien équipés.
La production iranienne d'automobiles, qui était de 1,65 million d'unités en 2011, a fortement chuté à 740.000 en 2013 à cause des sanctions. Elle est repartie à la hausse pour atteindre 1,1 million de véhicules en 2014. PSA estime qu'elle atteindra 1,6 million en 2018 et deux millions en 2022.
Le concurrent français de PSA, Renault, a souligné pour sa part jeudi qu'il était resté en Iran pendant la crise sur le dossier nucléaire, et a promis d'y intensifier ses activités "à un niveau significatif", et de préparer "de nouveaux lancements de modèles", tout en restant avare de détails dans l'immédiat.
Le groupe au Losange, dont les ventes en Iran ont atteint 51.500 véhicules en 2015 (+56,1%), assemble sur place des versions locales des berlines moyennes "low-cost" Dacia Logan et Sandero. L'entreprise a dit y être "en discussions avancées" avec ses partenaires.
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