S'il demeure le premier fabricant mondial de smartphones, le groupe sud-coréen continue de voir sa position attaquée par la concurrence de l'américain Apple dans le haut de gamme, et surtout par la montée en puissance des chinois Huawei ou Xiaomi dans l'entrée et le milieu de gamme.
Samsung a annoncé jeudi un bénéfice net sur la période octobre-décembre de 3.220 milliards de wons (2,4 milliards d'euros), en baisse de 39,7% par rapport à la même période en 2014. Un résultat inférieur aux attentes des analystes.
Le bénéfice opérationnel est quant à lui en hausse de 16,1% sur un an, à 6.100 milliards de wons (4,6 milliards de dollars), et conforme aux dernières prévisions du groupe.
Dans un communiqué, Samsung prévient que maintenir ce niveau de bénéfices en 2016 sera un défi en raison "d'un environnement difficile pour les affaires et de la baisse de la demande dans les technologies de l'information (IT)".
Le groupe invoque aussi "le ralentissement économique mondial" et la baisse du cours du pétrole pour justifier sa performance au quatrième trimestre.
L'action Samsung a clôturé en baisse de 2,55% à la Bourse de Séoul, à 1.145 wons.
La moindre demande dans le secteur de l'IT et des ordinateurs a également eu pour conséquence de faire baisser les prix des puces DRAM (mémoires dynamiques à accès aléatoire, utilisées dans les ordinateurs notamment) et des écrans LCD, ce qui se ressent sur les résultats de sa division semi-conducteurs.
- Pas seul dans la tempête -
Samsung avait au troisième trimestre bénéficié d'un effet de change positif. Mais le renchérissement du won a, au contraire, eu un impact négatif au quatrième trimestre, de l'ordre de 400 milliards de wons (304 millions d'euros).
Après l'annonce de ces résultats, le titre reculait jeudi en fin de matinée de 2,47% à 1,146 million de wons.
Le groupe, en difficulté pour conserver ses parts de marché dans les smartphones, a vu sa valeur boursière fondre de 8 milliards de dollars en 2015. Son dernier produit phare, le Galaxy S6, lancé en avril, a connu un succès mitigé.
Mais Samsung n'est pas le seul fabricant de smartphones dans la tempête. Mardi, le groupe informatique américain Apple a certes annoncé un bénéfice net historique de 18,4 milliards de dollars.
Son patron Tim Cook a aussi confirmé ce que beaucoup d'observateurs craignaient depuis plusieurs mois: les ventes de l'iPhone, la locomotive qui tire les deux tiers du chiffre d'affaires du groupe, vont baisser. Cela interviendra dès ce trimestre, et ce sera une première depuis la sortie du tout premier modèle en 2007.
Or la bonne santé ou les difficultés du groupe californien rejaillissent directement sur Samsung, dont la division semi-conducteurs fabrique les processeurs pour de nombreuses autres entreprises, parmi lesquelles Apple.
Afin d'amortir ses revers sur le marché des smartphones et capitaliser sur le succès de son activité semi-conducteurs, Samsung a lancé en mai la construction d'une méga-usine à Pyeongtaek, un immense atelier de près de trois millions de mètres carrés situé à 65 kilomètres au sud de Séoul.
Le groupe y a investi 15.600 milliards de wons (alors 12,5 milliards d'euros), soit l'investissement le plus grand consenti par Samsung. La production commencera au second semestre 2017.
Plus de 1,4 milliard de smartphones ont été vendus l'an dernier dans le monde, selon des estimations mercredi du cabinet de recherche IDC, soit une progression annuelle de 10,1%.
Samsung est resté le premier fabricant mondial au quatrième trimestre, avec 85,6 millions d'unités vendues et 21,4% de parts de marché, devant Apple (18,7% du marché).
Le "plus grand gagnant du trimestre" selon IDC est Huawei, qui arrive en troisième position avec 8,1% de parts de marché, et surtout des ventes en hausse de 37% sur un an.
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