Le départ de la garde des Sceaux, qui a invoqué un "désaccord politique majeur" sur la future mesure antiterroriste de déchéance de nationalité, fait la Une de toute la presse.
Les commentaires s'accordent sur le départ d'une "icône", qui a servi de "caution de gauche" au chef de l'Etat.
"Avec le départ de Christiane Taubira, François Hollande abandonne son dernier marqueur de gauche alors que la présidentielle, son principal objectif, est en vue", analyse Donat Vidal Revel dans Le Parisien/Aujourd'hui en France.
"Christiane Taubira démissionnant, c?est le divorce (du chef de l'Etat) avec sa gauche qui se trouve ainsi scellé", confirme Cécile Cornudet dans Les Echos.
Ce que résume le dessinateur Ranson du Parisien, qui croque le couple exécutif s'adressant à la ministre démissionnaire en train de faire ses cartons : "Merci Christiane, grâce à toi, nous avons pu mener à terme le mariage pour tous et le divorce de la gauche".
En effet, la presse de gauche se désole. "Le départ de Christiane Taubira enterre les dernières illusions de nombreux partisans de la gauche, qui trouvaient encore en elle un port d?attache au gouvernement", écrit Patrick Apel-Muller dans L'Humanité.
- Ligne Valls -
Tandis qu'à droite, Le Figaro ne cache pas son soulagement, titrant son éditorial: "Il était temps!" "Débarrassés de Christiane Taubira, les +réalistes+ du PS doivent définitivement prendre le pas sur les +angéliques+", insiste Paul-Henri du Limbert.
Ce que résume Le Monde: "Taubira part, la ligne Valls se renforce", ou encore La Charente libre, sous la plume de Jean-Louis Hervois: "Le temps du vallsisme pur est venu". C'est à dire "un gouvernement homogène, social libéral, républicain, autoritaire", tel que le définit Bernard Stephan dans La Montagne/Centre France.
Mais, avertit Laurent Joffrin dans Libération, "l?équipe Valls perd en assise politique ce qu?elle gagne en cohérence".
Avec un gros risque pour François Hollande souligné par Guillaume Goubert dans La Croix: "il sera désormais encore plus difficile pour le chef de l?Etat de rassembler toute la gauche derrière lui pour le premier tour de l?élection présidentielle de 2017". Mais "peut-être fait-il le pari de gagner au centre ce qu?il perdra à gauche".
"Faire plaisir à la droite en désespérant la gauche, c?est une curieuse façon pour François Hollande de préparer 2017", juge tout de même Hervé Favre dans La Voix du Nord.
A en croire Dominique Jung des Dernières Nouvelles d'Alsace, "pour le camp hollandais, désormais plus cohérent mais fort rétréci, le pire scénario serait une candidature présidentielle en 2017" de Mme Taubira. Et nombre d'éditorialistes de rappeler qu'elle s'était déjà présentée en 2002, année où le candidat PS Lionel Jospin avait été éliminé dès le premier tour.
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