Battus quelques heures plus tôt par la Norvège (24-29), les Bleus, également détenteurs du titre mondial et de l'or olympique, avaient besoin d'un succès de la sélection balkanique par cinq à neuf buts d'écart lors de cet ultime match de poule pour accéder au dernier carré.
Mais la Croatie, grande nation du handball en pleine reconstruction, au bord de l'élimination avant ce dénouement surréaliste, en a marqué bien plus que cela (37-23), humiliant la Pologne qui a terminé sous les sifflets de son public.
La Norvège et la Croatie affronteront respectivement l'Allemagne et l'Espagne, qui ont arraché les deux billets dans l'autre groupe aux dépens du Danemark, vice-champion d'Europe en titre, battu par la "Mannschaft" (23-25) plus tôt dans la soirée.
Pour la troisième fois en onze ans, les Bleus ne participeront donc pas aux demi-finales d'une compétition majeure. Leurs deux précédentes éliminations avant le dernier carré dataient de l'Euro-2012 (11e) et du Mondial-2013 (quart-de-finalistes).
Depuis 2005, ils ont remporté huit médailles d'or (2 au JO, 3 aux Mondial et 3 à l'Euro). Ils restaient aussi sur deux sacres consécutifs lors des deux dernières compétitions: l'Euro-2014 et le Mondial-2015.
Mais la troupe de Claude Onesta était arrivée à l'Euro avec peu de marge au niveau de ses rotations, avec l'absence de sept joueurs sur la base arrière dont William Accambray, Jérôme Fernandez et Xavier Barachet.
L'équipe-type, la même que celle de l'Euro-2014, était de qualité. Mais à force de s'appuyer sur les cadres, dont un Nikola Karabatic qui ne pouvait pas défendre contre Norvège à cause d'une blessure à la main gauche, les Bleus ont manqué de constance et n'ont pas réussi à évoluer à leur meilleur niveau.
Contre la sélection nordique, ils ont concédé leur deuxième défaite du tournoi après celle subie contre la Pologne (25-31) lors du premier tour.
- Rares satisfactions -
Les Bleus étaient pourtant les grandissimes favoris de ce match contre la Norvège, une équipe certes en progrès mais qui n'avait encore jamais disputé de demi-finale dans une compétition majeure.
"Vu que sur les rencontres amicales, on les bat souvent, on n'a pas eu cette peur de perdre qui nous motive. Cela nous a porté préjudice", analyse Luc Abalo (4 buts), pas le moins bon tricolore dans ce match.
Les satisfactions auront été rares: Daniel Narcisse (7 buts) voire Thierry Omeyer lors de la première mi-temps. Les pivots Cédric Sorhaindo et Luka Karabatic ont eux été transparents. Et Nikola Karabatic la star tricolore, avec sa main gauche bandée, a été à des années-lumière de son meilleur niveau (3 buts sur 8 tirs).
"Je ne pouvais pas défendre. J'ai essayé d'attaquer. Ce n'était pas bon non plus", a souligné le demi-centre du PSG.
- Le calvaire des Bleus -
Les Norvégiens, eux, ont pu jouer à fond pendant soixante minutes et ont surtout eu le mérite d'y croire dès le début sans jamais se décourager, même quand Omeyer a multiplié les parades d'entrée.
Leur gardien Ole Erevik - qui joue à Aix - lui a répondu en livrant son meilleur match (13 arrêts) du tournoi après des prestations décevantes. Dans son sillage, ses coéquipiers ont joué crânement leur chance au point de repasser devant à la pause (11-12) alors que la France avait mené de quatre longueurs (7-3).
L'arrière droit Kent Tonnesen s'est mué en bourreau des Bleus en marquants des buts précieux (6). L'écart est monté jusqu'à +6 en seconde période (22-28) où les Bleus ont vécu un calvaire.
Ils devront se contenter de la cinquième place s'ils battent le Danemark vendredi (18h30) lors d'un match de classement. Avant de préparer les Jeux de Rio pour lesquels ils sont déjà qualifiés.
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