Dans la capitale, la CGT, FO et SUD Taxis ont annoncé à l'AFP la reconduite de leur mouvement jeudi. Le SDCTP et l'association Taxis de France ont précisé que des délégués se rendaient à la préfecture pour faire une demande de renouvellement de l'autorisation de manifester.
Selon la préfecture de police, un millier de taxis étaient mobilisés en région parisienne à la mi-journée, contre 2.100 la veille.
Porte Maillot où environ 200 chauffeurs avaient passé la nuit dans leurs voitures, rejoints par des taxis niçois, le nombre de manifestants atteignait les 500 dans la soirée, a constaté un journaliste de l'AFP.
"On bloque tout !", lançait en fin d'après-midi Mohammed Benali du syndicat de défense des conducteurs de taxis parisiens (SDCTP), en référence aux rassemblements porte Maillot, à Bercy et dans les deux aéroports parisiens. "Tant qu'on n'a pas été invité par (le Premier ministre Manuel) Valls on restera sur place", a renchéri Adil Karami (SUD taxis).
"La mobilisation continue. Nous attendons un geste pour apaiser la rue", a indiqué à l'AFP Nordine Dahmane (FO). "Tout le monde est déterminé", déclarait de son côté Karim Asnoun (CGT).
"On va peut-être sacrifier une semaine, 15 jours, mais on lâche pas l'affaire", criait un délégué au mégaphone sous les applaudissements nourris de la foule.
Selon la CGT et FO, les deux intersyndicales qui avaient appelé à manifester mardi dans toute la France se sont accordées mercredi sur "un refus de discuter avec le médiateur" désigné par le Premier ministre, à l?exception de quelques organisations professionnelles.
Pour tenter de calmer la contestation, Manuel Valls avait reçu mardi une délégation de neuf syndicats et annoncé une concertation de trois mois "sur l'équilibre économique du secteur (...) et les éventuelles évolutions de la réglementation qui pourraient en découler". Une mission confiée au député socialiste Laurent Grandguillaume.
Dans l'est de la capitale, une centaine de chauffeurs, dont de nombreux Bordelais et Nantais, ont campé toute la nuit boulevard de Bercy, sous les fenêtres du ministre de l'Économie, Emmanuel Macron, dont ils réclament la démission.
Cibles de leur colère : les chauffeurs d'Uber notamment, dont la justice a confirmé mercredi qu'ils étaient "incités" à pratiquer le maraudage, ce que la loi leur interdit et que les taxis dénoncent régulièrement.
Le tribunal de grande instance de Paris a condamné Uber France à verser 1,2 million d'euros à l'Union nationale des taxis, une organisation qui accusait la société de VTC d'"ambiguïtés" dans sa communication.
- 'On n'a pas le choix' -
Autre preuve de leur détermination, les taxis continuaient leurs actions dans les aéroports parisiens. A Roissy, jusqu'à 200 taxis ont été recensés. En début d'après-midi, une soixantaine de véhicules créaient encore des bouchons dans plusieurs terminaux.
"On s'excuse, mais on n'a pas le choix", déclare Brahim, 45 ans, qui affirme avoir perdu la moitié de son chiffre d'affaires à cause de la concurrence des VTC.
A Orly sud et ouest, une centaine de chauffeurs bloquaient les stations de taxis et, partiellement, l'accès par l'autoroute A106.
La mobilisation redémarrait aussi en province, en particulier à Toulouse où le mouvement a également été reconduit pour jeudi et s'est étoffé mercredi de renforts venus de Bordeaux, de la Charente et d'Angoulême.
Dans l'après-midi, quelque 500 taxis étaient réunis sur le rond-point menant à l'aéroport de Toulouse Blagnac, dont l'accès était sérieusement compliqué, a constaté un journaliste de l'AFP. Une opération escargot a ensuite été organisée sur le périphérique en direction du centre-ville.
A Marseille, les taxis ont ralenti le matin le trafic sur l'A50 (est) en direction du centre ville, provoquant un bouchon de plusieurs kilomètres, tandis qu'un barrage filtrant limitait l'accès à l'aéroport de Marignane.
Une centaine de chauffeurs se sont par ailleurs rassemblés dans le calme place Castellane, en centre ville. D'autres taxis se sont regroupés à Aix-en-Provence, avant de partir en cortège vers la gare TGV.
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